L'Algérie prévoit d'investir 20 milliards d'euros entre 2009 et 2025 dans le secteur de la santé. Cette enveloppe sera notamment destinée à pallier la vétusté des hôpitaux, à accroître le nombre des infrastructures sanitaires et, enfin, à moderniser le système sanitaire algérien. La santé en Algérie est sans doute l'un des secteurs qui requièrent le plus d'intérêt et d'efforts eu égard au constat négativement récurrent qui lui est propre. Un constat unanimement partagé par la majorité des Algériens quant à des prestations de soins souvent inaccessibles en raison de multiples considérations : plus de 40 ans après l'indépendance, l'Algérie ne dispose toujours pas d'une structure hospitalière de grande envergure, qui soit au diapason de la densité de la capitale et qui réponde au rush ininterrompu des malades. Si elle pouvait être expliquée à un moment donné, rien ne peut justifier cette situation à présent que l'Algérie est indéniablement dans une meilleure conjoncture financière grâce à ses importantes réserves de changes. Que l'on décide de débloquer une enveloppe aussi importante sur une telle échéance, cela ne pourra que profiter au citoyen en premier lieu. Celui-là même qui a le cœur gros dès qu'il est contraint de «subir» les services de l'une des structures hospitalières du pays. Les réflexes de laisser-aller et de laxisme au sein de ces établissements sont si bien installés qu'il est à se demander par quelle «recette» révolutionnaire on pourrait un jour s'en débarrasser ? A ceux-là s'ajoutent les désespérants recours de passe-droits et de clientélisme qui gangrènent, cela dit en passant, tous les niveaux de la société. Il y a quelques jours, le ministre de la Santé reconnaissait lui-même que nos hôpitaux n'avaient rien à envier à nos rues. Comme une déclaration d'impuissance, le représentant du gouvernement reconnaît qu'il reste encore beaucoup à faire pour, tout au moins, réduire l'écart important qui sépare l'Algérie des standards internationaux en matière de prestations de services et de prise en charge sanitaire des malades. En dépit de ce qui a été consenti jusque-là en moyens humains et matériels, dans le cadre notamment du programme de développement initié par le chef de l'Etat, ce secteur peine à démentir la réputation qui lui colle à la peau depuis toujours. Parce qu'intimement lié au bien-être physique du citoyen, voire parfois à sa survie, la santé de ce dernier continuera à interpeller les dirigeants de ce pays pour une gestion rationnelle et rigoureuse de ce sensible secteur. Et c'est sans doute pour cela que la décision de dégager un montant pareil s'apparente comme une nécessité absolue, pour ne pas dire qu'il… était temps. M. C.