Découverts grâce au Festival de musique amazigh et celui des arts de l'Ahaggar, ses sept musiciens, tous autodidactes, se sont imposés en peu de temps en stars incontournables dans le paysage musical targui, en Algérie, et dans les pays voisins après avoir donné plusieurs concerts au Mali et au Niger Un album oscillant entre l'Ishumar, style de musique targuie très en vogue dans la région, le reggae, les musiques indiennes et la folk a été édité récemment par le groupe «Afous d'Afous» (main dans la main)- étoile montante de Tamanrasset- sous le titre «Afous d'Afous, Imzad». Entièrement chanté en Tamasheq (variante de Tamazight parlée par les Touareg algériens et de toute la région du Sahel), ce premier opus de 13 titres marque une ouverture des jeunes groupes du Grand Sud algérien sur les musiques du monde, à travers des fusions et des arrangements alliant plusieurs genres musicaux. Le premier titre de l'album, «Nak Amaha» (Je suis Targui), annonce très vite la couleur avec des sonorités et des rythmes Ishumar enrichis d'arrangements et d'une instrumentation jazzy, marqués par l'introduction d'une section cuivre (saxophone et trompette) jusque là inexistante dans la musique targuie. Avec «Ténéré» (désert), un des plus grands succès qui a fait sa renommée, la jeune formation, menée par Kader Tirhanine, gagne en énergie et en rythmique, avec un rythme rock plus percutant, avant de s'essayer à une fusion avec les musiques indiennes dans «Dounya Hé», une mélodie indienne sur laquelle le groupe a posé un texte en Tamasheq. Après une autre fusion reggae, les sept musiciens du groupe reviennent à leur source d'inspiration première, l'Ishumar, un blues marqué de distorsion et de sonorités typiques, soutenu par des inspirations mélodiques de la musique touareg dans des morceaux comme «Ahoulaghine» (salutations), «Righ Hakena (je veux te dire), ou encore «Talyat» (jeune femme). L'«Assouf» ou «Blues du Ténéré», genre musical rendu mondialement célèbre par «Tinariwen», un groupe malien comptant des centaines d'adeptes dans l'Ahaggar, est également présent dans cette oeuvre à travers des titres comme «Zalemmane», inspiré des percussions, parfois des poèmes, traditionnelles targuis pour donner un blues atypique. Chantant la situation des jeunes touaregs et l'union des «Kel Tamasheq» (ceux qui partagent cette langue), le groupe «Afous d'Afous» prévoit une tournée dans les pays du Sahel à l'automne, a indiqué à l'APS Kader Tirhanine. «Afous d'Afous», dynamique et percutant sur scène, attire depuis ses débuts en 2013, une moyenne de 3 000 spectateurs dans les différents concerts organisés à Tamanrasset. Découverts grâce au Festival de musique amazigh et celui des arts de l'Ahaggar, ses sept musiciens, tous autodidactes, se sont imposés en peu de temps en stars incontournables dans le paysage musical targui, en Algérie, et dans les pays voisins après avoir donné plusieurs concerts au Mali et au Niger. Après cette première oeuvre aux couleurs Ishumar, le leader du groupe promet un autre album qui «révèle toutes les potentialités et l'identité musical» de son band. Même s'il était attendu par beaucoup de mélomanes qui ont découvert le groupe sur scène, l'album, commercialisé par «Padidou», un éditeur basé à Alger, reste cependant difficile à trouver chez les disquaires de la capitale et des grandes villes d'Algérie, faute de distribution et de promotion adéquate. APS