La situation énergétique de Cuba est délicate, depuis que Caracas lui a coupé les vivres. La consommation d'essence devra être réduite de 28% d'ici à décembre, tout comme celle d'électricité et les importations baisseront de 15%, a annoncé le gouvernement cubain début juillet. «Toutes les dépenses, exceptées les plus essentielles», doivent cesser afin de faire face à la réduction drastique des livraisons pétrolières vénézuéliennes, a déclaré Raul Castro, qui a fêté ses dix ans à la tête du pays le 31 juillet dernier. La situation énergétique de Cuba est délicate, depuis que Caracas lui a coupé les vivres. La consommation d'essence devra être réduite de 28% d'ici à décembre, tout comme celle d'électricité et les importations baisseront de 15%, a annoncé le gouvernement cubain début juillet. «Toutes les dépenses, exceptées les plus essentielles», doivent cesser afin de faire face à la réduction drastique des livraisons pétrolières vénézuéliennes, a déclaré Raul Castro, qui a fêté ses dix ans à la tête du pays le 31 juillet dernier. Beaucoup de Cubains craignent le retour des apagones, ces coupures d'électricité généralisées qui plongeaient l'île dans l'obscurité pendant de longues heures durant la «période spéciale» des années 1990. La suspension des subventions soviétiques avait alors considérablement dégradé le niveau de vie des habitants et placé le pays au bord de la famine. Touché de plein fouet par la baisse des cours du pétrole, son allié, le Venezuela, a dû se résoudre à diminuer de 40% ses livraisons vers l'île au premier trimestre 2016, selon les données de la compagnie pétrolière publique Pdvsa. C'est la fin d'un troc avantageux pour Cuba qui fournissait, en échange de ces précieux barils, des médecins et entraîneurs sportifs à son voisin. Le pétrole non consommé, obtenu à un prix défiant toute concurrence, servait par sa revente sur le marché mondial à faire entrer des devises. Un coup dur Les secteurs clef de l'économie devraient pour l'heure être relativement épargnés par les restrictions prévues par le gouvernement. «Le tourisme sera certainement l'un des derniers secteurs touchés, du fait de son importance pour l'économie cubaine», illustre Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur spécialiste de l'Amérique centrale et du sud à l'Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). Les entreprises de service public devront quant à elles réduire leur consommation énergétique de 50% cet été. Le rationnement porte également un coup dur à tous les petits commerces privés, autorisés en 2011 par le régime, notamment les restaurants et les maisons d'hôtes. Ces derniers emploieraient aujourd'hui 10% de la main d'œuvre cubaine. La perspective d'une amélioration à court terme est faible. La tendance durable à la baisse du cours du pétrole ainsi que «la possible destitution de Nicolas Maduro et son remplacement par un président de l'opposition menace(nt) l'existence de ces accords préférentiels de livraisons de pétrole», explique Jean-Jacques Kourliandsky. Faute de débusquer sur les marchés pétroliers un partenaire aussi complaisant que le Venezuela, Cuba va devoir trouver un moyen de financer lui-même sa consommation énergétique domestique. Les Echos