Un mois et quelques jours après son élection à la majorité écrasante à la tête de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et du Front Polisario, le chef d'Etat sahraoui, Brahim Ghali, revient sur les voies et moyens de la lutte sahraouie, évoquant la perspective de «la lutte armée», dans une interview qu'il a accordé, hier, au journal italien La Stampa. Le Président de la Rasd a réaffirmé que la lutte armée n'est pas une arme brandie par le peuple sahraoui pour menacer ou exercer une quelconque pression politique, mais un devoir national pour tous les Sahraouis. Un mois et quelques jours après son élection à la majorité écrasante à la tête de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et du Front Polisario, le chef d'Etat sahraoui, Brahim Ghali, revient sur les voies et moyens de la lutte sahraouie, évoquant la perspective de «la lutte armée», dans une interview qu'il a accordé, hier, au journal italien La Stampa. Le Président de la Rasd a réaffirmé que la lutte armée n'est pas une arme brandie par le peuple sahraoui pour menacer ou exercer une quelconque pression politique, mais un devoir national pour tous les Sahraouis. «La lutte armée n'est pas une menace ou un moyen de pression politique. Elle est tout simplement, un devoir national pour tous les Sahraouis et un droit reconnu par l'ONU aux peuples et pays colonisés», a déclaré le Président sahraoui, également secrétaire général du Front Polisario, dans l'entretien paru lundi dernier. «La décision du front Polisario d'aller aux négociations avec le Maroc sous les auspices de la communauté internationale pour parvenir à une solution négociée, pacifique et juste garantissant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, ne signifie pas l'écart de la lutte armée pour libérer les parties de la République sahraouie de l'occupation militaire marocaine», a-t-il ajouté. «Le 14e congrès du Front Polisario a réaffirmé que la formation d'une force militaire, puissante et prête à toute éventualité - y compris le retour à la lutte armée si c'est nécessaire- est une priorité stratégique permanente», a rappelé le Chef de l'Etat sahraoui, dans la même interview. Répondant à une question concernant la stratégie diplomatique de la Rasd pour les années à venir, M. Ghali a souligné qu'«elle demeure une priorité pour les autorités sahraouies qui usent de leurs efforts pour récolter plus de reconnaissance à la République sahraouie à travers l'ouverture de nouvelles ambassades et bureaux du Front Polisario à travers le monde, y compris à l'ONU qui reconnaît le Front Polisario comme seul représentant légitime du peuple sahraoui». «En mars dernier, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, accompagné de son Envoyé personnel, Christopher Ross, a effectué une visite historique pour la première fois aux camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés de la République sahraouie à Bir Lahlou durant laquelle il a qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d'occupation illégale», a-t-il encore rappelé. Par ailleurs, le ministre sahraoui du Bâtiment et de la construction des Territoires sahraouis libérés, Mohamed Lamine Bouhali, a présidé, hier à Boumerdès, l'ouverture de la 7e édition de l'université d'été des cadres du Polisario et de la Rasd. Quelque 400 cadres, des membres de la société civile algérienne et des personnalités internationales activant dans la défense des droits de l'Homme participent à cette rencontre qui tient jusqu'au 22 août prochain à l'Université Mohamed-Bougara sous le thème «L'Etat sahraoui est la solution». Le Président sahraoui, était présent à l'ouverture de cette rencontre, aux côtés de l'ambassadeur de la Rasd à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoun, du président de l'université d'été et de responsables sahraouis. Des représentants de partis politiques algériens, des universitaires, des personnalités politiques ainsi des membres des corps diplomatiques accrédités à Alger assistent également à l'université d'été des cadres du Polisario et de la Rasd qui sera marquée notamment par des festivités culturelles ainsi que des conférences sur différents thèmes politiques, juridiques et socioéconomiques. Intervenant à l'ouverture, le Président sahraoui a souligné que «la conquête militaire des territoires sahraouis était motivée par l'idéologie expansionniste hostile du royaume du Maroc». M. Ghali n'a pas manqué de réitérer son appel au Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures concrètes et urgentes pour mettre un terme à de tels comportements qui menacent la paix et la stabilité. A. B. Prisonniers de Gdeim Izik : campagne pour un procès civil équitable L'organisation de défense des droits de l'Homme, Amnesty international (AI) a lancé, hier, une campagne pour un procès civil équitable pour les 23 militants des droits de l'homme sahraouis, dont 21 détenus par les forces d'occupation marocaines dans la prison de Salé à Rabat, accusés dans l'affaire connue de Gdeim Izik. L'ONG a lancé une «action urgente» sur son site et à travers des correspondances, afin d'interpeller l'opinion publique internationale, à se joindre à elle pour «exhorter les autorités marocaines à veiller à ce que le nouveau procès civil des 23 militants des droits de l'homme, sahraouis, soit équitable et conforme aux normes internationales». Amnesty appelle aussi à faire pression sur le Maroc pour que toutes les déclarations «obtenues sous la torture» soient exclues de la procédure judiciaire, et écartées du procès. La campagne inclut également la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis, dans l'attente du procès civil, «à moins qu'il existe des motifs valables de les détenir». Il s'agit aussi d'exhorter les autorités marocaines à diligenter une enquête «indépendante et impartiale sur les allégations de torture et autres mauvais traitements» depuis l'incarcération des accusés il y a 6 ans. Des organisations internationales, ainsi que les familles des prisonniers ont, à plusieurs occasions, demandé un autre procès, appelant à l'application du droit international dans ce dossier, puisqu'il s'agit de détenus politiques liés à la question sahraouie qui est gérée par l'Organisation des Nations unies (ONU).