Le président sahraoui, Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali a appelé la Commission africaine à prendre toutes les mesures nécessaires pour imposer au Maroc le respect des statuts, décisions et recommandations de l'Union africaine (UA) et ses institutions, partant œuvrer à la libération des prisonniers du groupe Gdeim Izik et de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les geôles marocaines. Dans un message adressé au président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat, le président sahraoui a affirmé que l'occupant marocain "s'est encore une fois livré sciemment à la violation du droit international et du droit international humanitaire" en condamnant le groupe des détenus sahraouis de Gdeim Izik devant un tribunal marocain et sur les territoires marocains. Le président Ghali a évoqué, dans son message repris par l'Agence de presse sahraoui (SPS), les derniers développements du conflit entre la République sahraouie et le Maroc à la lumière du simulacre procès marocain et ses condamnations iniques et abusives contre les détenus de Gdeim Izik. Le Maroc, qui occupe des parties du territoire sahraoui en contradiction avec les Statuts de l'UA et le principe du respect des frontières héritées à l'indépendance, s'est encore une fois livré sciemment à la violation du droit international et du droit international humanitaires en condamnant les citoyens sahraouis du groupe Gdeim Izik, a indiqué le président sahraoui dans son message. Le Royaume marocain "a commis une flagrante violation des droits de l'homme à travers la détention injuste d'innocents civils suite à l'intervention militaire brutale du 8 novembre 2010 contre le camp pacifique des militants sahraouis de Gdeim Izik et qui ont été, par la suite, déférés devant un tribunal militaire en 2013 qui a prononcé de sévères peines que le tribunal dit civil à reconduit le 19 juillet 2017, a-t-il ajouté. Le président sahraoui a rappelé qu'au terme de sept années de détention abusive dans des conditions difficiles, les autorités marocaines ont prononcé des peines préalablement décidées dans un contexte d'intimidation, de torture, de fausses accusations et de faux témoignages malgré les rapports et appels documentés de la défense, des observateurs internationaux et des organisations des droits de l'homme qui tous ont affirmé la nullité des jugements et demandé la libération immédiate des détenus". Après avoir mis en avant que de telles pratiques procèdent d'une claire volonté à poursuivre les violations flagrantes des droits de l'homme, M. Ghali a demandé à la Commission africaine de prendre toutes les mesures nécessaires pour imposer au Maroc le respect des Statuts, décisions et recommandations de l'UA et ses institutions, et partant œuvrer à la libération des détenus de Gdeim Izik et de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les geôles marocaines. L'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'homme commises par l'Etat marocain a condamné, dans son rapport préliminaire sur le procès des détenus politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, "les tentatives marocaines de criminaliser tout acte militant sahraoui en faveur des droits élémentaires du peuple sahraoui, notamment le droit à l'autodétermination. L'association sahraouie qui a rendu compte dans son rapport de toutes les étapes du procès des détenus du groupe de Gdeim Izik a indiqué que de nombreuses irrégularités avaient émaillé le procès, faisant état de la partialité de la cour et de son incapacité à assurer aux détenus un procès équitable. Dans son rapport, repris par l'Agence de presse sahraouie (SPS), l'association a fait part de sa "profonde inquiétude" quant à la tournure des événements, soulignant qu'aucune condition d'un procès équitable n'avait été réunie et les peines prononcées étaient les mêmes que celles du tribunal militaire, ce qui montre que le but du nouveau procès n'était pas de faire appliquer la loi mais de confirmer le verdict militaire par une cour civile. Pour l'association, les peines sont "politiques par excellence". L'association a, par ailleurs, exhorté les instances onusiennes compétentes, les parlements continentaux et régionaux, les Etats et les organisations de la société civile, notamment de défense des droits de l'homme, à suivre ce dossier et à faire pression sur le Maroc pour assurer à ces détenus un procès équitable en accord avec les chartes et traités internationaux.