Comme prévu par les analystes, les cours du brut sont repartis, hier, à la baisse, après la hausse enregistrée à l'annonce de la réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Alger, fin septembre prochain à Alger, cette hausse ayant été le fait de la spéculation et non d'un changement dans les fondamentaux du marché. Comme prévu par les analystes, les cours du brut sont repartis, hier, à la baisse, après la hausse enregistrée à l'annonce de la réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Alger, fin septembre prochain à Alger, cette hausse ayant été le fait de la spéculation et non d'un changement dans les fondamentaux du marché. Les prix du pétrole ont en effet chuté, hier, au cours d'échanges européens, affectés par une révision à la hausse des prévisions de production américaine d'ici la fin de l'année ainsi que par les estimations sur les stocks américains de brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 44,73 dollars hier en milieu de journée sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 25 cents par rapport à la clôture de mardi. La même tendance est observée dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile exchange (Nymex) où le baril de Light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre lâchait 39 cents à 42,38 dollars. «La reprise des cours sur le marché pétrolier fléchit : le prix du Brent à perdu un bon dollar [...], repassant sous les 45 dollars le baril. Le vent contraire soufflant outre-Atlantique a en effet été considérable, les informations publiées aux Etats-Unis mardi ayant suscité des inquiétudes latentes concernant une offre excédentaire de nouveau importante sur le marché pétrolier», expliquaient les analystes de Commerzbank. Le premier impact est venu de l'Energy information administration (EIA), une antenne du département américain de l'Energie (DoE), qui a publié «un lot de prévisions actualisées sur l'offre et la demande pessimistes», notait Stephen Brennock, analyste chez PVM. «Des indices récents d'une reprise de l'activité de forage aux Etats-Unis ont entraîné des craintes que la baisse de la production de pétrole brut américaine puisse disparaître dans les prochains mois. Cela a été en quelque sorte confirmé par l'EIA» qui a revu à la baisse ses prévisions de déclin de la production américaine pour cette année, à 700 000 barils par jour contre 830 000 barils par jour précédemment projeté, précisera-t-il. Ainsi, selon ces experts, même si la production américaine devrait décliner davantage à court terme, elle devra rebondir à compter d'octobre, sans doute en partie à cause de la hausse additionnelle de la production envisagée dans le Golfe du Mexique. Autre indication ayant pesé sur les cours du brut, les chiffres de la fédération professionnelle, American petroleum institute (API), qui, contrairement aux attentes des analystes, ont annoncé une hausse de 2,1 millions de barils des stocks de brut américains la semaine dernière. «Jusqu'à présent, le marché s'attendait à ce que les données officielles de ce mercredi (hier) montrent un déclin» des réserves de brut aux Etats-Unis, ajoutait-on chez Commerzbank, même si une nouvelle baisse significative, et plus importante que prévue, des stocks d'essence, de 3,9 millions de barils, ainsi qu'un recul des réserves de produits distillés de 1,6 million de barils, sont annoncés, soulignait M. Brennock. Ce retour de la tendance baissière des prix du baril est, toutefois relativisé par l'Opep qui maintient qu'il n'est que temporaire. L'Organisation a d'ailleurs confirmé, hier, dans son rapport mensuel, ses prévisions d'un rééquilibrage du marché pétrolier en 2017, avec une demande mondiale en croissance face à une accélération du déclin de la production dans les pays n'appartenant pas à l'Organisation. Avec 95,41 millions de barils par jour (mbj), la demande mondiale progressera de 1,15 mbj, principalement grâce aux pays hors Ocde (Organisation de coopération et de développement économiques), estime l'Opep, confirmant ses prévisions publiées en juillet dernier. Dans le même temps, les producteurs non-Opep, dont les cours bas affectent la rentabilité des investissements, devraient voir leur production diminuer davantage que prévu, avec une baisse de 150 000 bj, contre 110 000 bj évaluée jusqu'alors, estime l'organisation. L'excédent mondial de production, supérieur en moyenne à 1 mbj cette année, serait au total largement effacé, selon l'Opep. La demande adressée aux 14 pays membres du cartel, rejoint en juillet par le Gabon, s'établira en 2017 à 33 mbj, soit moins que sa production moyenne au premier semestre 2016, argue l'Organisation. En juillet, l'Opep a pompé 33,1 mbj, soit un peu plus du tiers de la production mondiale. En revanche, l'Organisation révise à la hausse de 90 000 bj son estimation de production des pays tiers pour 2016, «en raison d'une production plus importante que prévue aux Etats-Unis et au Royaume-Uni», indique le rapport. Ce chiffre est partiellement compensé par une accélération supplémentaire attendue de 30 000 bj de la demande, à 94,26 mbj, selon le cartel. R. C.