Délai maximum jusqu'au 20 septembre prochain, accordé aux agences immobilières pour se mettre en conformité avec la loi. Soit le décret 09/18 du 20 janvier 2009 relatif à l'exercice de la profession des agences immobilières, complété et modifié en juillet 2011. Le président de la Fédération des agences immobilières (Fnai), Abdelhakim Aouidet, l'a rappelé dans une déclaration faite à un confrère et souhaite que les services de tutelle, en l'occurrence, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, se décident enfin, de manière concrète, à faire appliquer les textes de loi. Même en retard. Beaucoup de retard, pourrions-nous dire, les pouvoirs publics ayant laissé faire de nombreuses agences dans leur démarche qui consiste non à assurer une location, un toit, à un jeune couple, à une famille…, mais saigner à blanc les salariés. Un millier d'agences exercent pratiquement dans l'illégalité, même en ayant un avis favorable provisoire pour l'exercice d'une profession qui, ailleurs, contribue grandement à la paix sociale. En Algérie, le marché de l'immobilier est livré à l'anarchie, au diktat du plus fort. Un plus fort cynique, avide, dictant les prix du m2 selon ses «valeurs» à lui et constituant autour de lui un réseau de notaires et autres complices dans des transactions qui échappent au contrôle de la loi. Pratiquement 80% des transactions dans ce domaine (achat et vente d'immobilier, location…) échappent à un véritable contrôle pour ne pas dire qu'elles ne sont pas carrément contrôlées. En cas d'examen, le réseau trouve les moyens de contournement. Tout pour servir ceux qui excellent dans l'arnaque. Le grand perdant comme toujours en est le citoyen. Quant à l'Etat, jusqu'à il y a quelques mois, avait où puiser l'argent pour compenser les pertes. Présentement, il n'y en a pas assez, la rente pétrolière se rétrécissant par la faute d'autres spéculateurs, plus vicieux, à une grande échelle, celle-là mondiale. Et à quelque chose, malheur est bon! C'est l'heure de remettre de l'ordre dans tous les secteurs dont celui de l'immobilier. Il en était temps, diront beaucoup parmi ceux qui n'ont eu de cesse de vivre le cauchemar de la location, entre autres. Quelque 1 000 agences immobilières ont donc jusqu'au 20 septembre prochain pour se conformer avec la loi. Avoir un agrément au lieu de l'avis favorable provisoire dont elles ont bénéficié il y a quelques années. Le registre de commerce ne suffira plus désormais. L'agrément est obligatoire comme il est aussi obligatoire d'être titulaire d'une licence (droit, finance, économie, commerce) pour le propriétaire gérant sinon disposer d'une équipe d'employés tous des licenciés. En cas de non-conformité, c'est simplement la cessation d'activité. Une fois l'agrément délivré à tous ceux qui exercent cette activité, l'Etat pourra enfin lancer une véritable opération pour contrecarrer le marché informel. Selon le président de la Fédération nationale des agences immobilières, «c'est le moyen le plus adéquat pour reprendre le contrôle sur le marché et juguler, un tant soi peu, la spéculation». Aussi, cela permettra aux autorités habilitées «d'établir la traçabilité des transactions et la déclaration réelle de la valeur du bien». Espérons que cette fois-ci, comme l'a fait pour les constructions inachevées, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville prendra les mesures nécessaires pour amener les agences «informelles» à régulariser leur situation. K. M.