« Des agences exercent depuis plus de quatre ans avec des avis favorables alors qu'ils sont caducs », a expliqué le président de la Fnai, Abdelkrim Aouidat. Il a indiqué que ce retrait intervient après le lancement de deux mises en demeure par le ministère sommant les agences immobilières de régulariser leur situation. Selon lui, cette procédure qui répond, a-t-il précisé, aux propositions faites par la Fnai au ministère de tutelle aura un impact très positif sur le secteur. Il s'agit, de son point de vue, d'une première opération d'assainissement. Il a fait savoir que la Fnai avait demandé de mettre de l'ordre dans le secteur et de le professionnaliser. Il n'est pas normal que des agences exercent pendant des années sans agrément, ne payant ni la caution ni l'assurance exigées par la loi. Il va sans dire qu'il est temps de frapper fort pour combattre l'informel. Il a fait savoir que cette profession s'exerce dans l'anarchie et n'importe qui intervient dans les transactions. « Il y a plusieurs anomalies. Il y a des agences qui ont un registre du commerce, mais pas d'agrément. Des bureaux d'affaires travaillent au noir sans oublier les courtiers qui imposent leur diktat. Tout ceci perturbe le fonctionnement des agences et génère non seulement une concurrence déloyale mais surtout une forte spéculation sur les prix », a-t-il déploré. Selon lui, le ministère du Commerce devra jouer son rôle en renforçant le contrôle. C'est la seule manière, a-t-il indiqué, de contrecarrer ces intermédiaires qui sont à l'origine de la montée en flèche des prix de l'immobilier, que ce soit dans l'achat ou la location, dépassant l'entendement. La Fnai souhaite la réhabilitation des missions de l'agence immobilière. Aouidat a déclaré que toute transaction doit passer impérativement par l'agence immobilière. Cette démarche apportera, a-t-il ajouté, plus de traçabilité et de transparence comme elle permettra de définir les besoins du secteur immobilier en termes de demande mais aussi de l'offre existante. « Les caisses du Trésor public seront de ce fait renflouées dans la mesure où l'agence immobilière serait dans l'obligation de procéder par des déclarations notariées et la bancarisation de l'argent », a-t-il dit avant d'ajouter que « les prix de l'immobilier connaîtront une certaine stabilité ». Avec ce retrait des agréments, il reste, selon notre interlocuteur, 2.500 agences opérationnelles. Le communiqué du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville fait état également du retrait d'agrément à 65 promoteurs immobiliers pour une durée de six mois, pour n'avoir pas procédé à leur inscription au tableau national des promoteurs immobiliers, une procédure imposée par la loi sur la promotion immobilière promulguée en 2011. Contacté hier, M'hamed Sahraoui a indiqué, en sa qualité de président de l'Organisation nationale des promoteurs immobiliers, que cette dernière n'a enregistré aucune doléance.