La datte algérienne, deglet nour en particulier, connue pour sa saveur et réputée à travers le monde, est parvenue à concurrencer d'autres variétés de ce fruit. Seulement, cette datte est prisonnière de problèmes étroitement liés à l'exportation, dont les procédures ne sont pas encore tout à fait maîtrisées en Algérie. Quand bien même elles l'étaient, les tentatives de la commercialiser à l'international sont encore très timides, du fait de l'absence de moyens. Au vu de cette situation, ce produit est commercialisé dans bon nombre de pays sous un label étranger à notre pays, comme l'ont souligné à maintes fois des opérateurs économiques, en tirant la sonnette d'alarme et exhortant les autorités concernées à leur venir en aide pour professionnaliser l'exportation. Aujourd'hui, des exportateurs de dattes de la wilaya d'El Oued vers des pays européens ont appelé à «la diversification des destinations à l'export», dont l'objectif est de briser le monopole imposé par les concurrents étrangers «qui achètent la datte algérienne pour la réexporter vers le continent américain où ce produit connaît une expansion». Selon M. Kamel Nedjah, directeur marketing d'une entreprise dattes-export d'El Oued, «près de 60% des marchés cibles se trouvent en Europe où les importateurs sont des intermédiaires de réexportation du produit algérien vers d'autres continents». Cette situation découle, selon lui, «du fait que l'activité d'exportation à partir d'El Oued connaît des contraintes liées au conditionnement des produits et à l'absence de publicité susceptibles d'atteindre d'autres marchés dans d'autres continents». Cet exportateur algérien a qualifié «cette opération de réexportation d'une sorte de monopole exercé par des concurrents marseillais qui opèrent avec de nouvelles formules». D'où un appel aux exportateurs algériens d'investir les marchés hors-Europe, en participant aux manifestations et expositions commerciales internationales. Le sous-directeur commercial chargé de l'exportation au sein d'une unité de transformation agroalimentaire, M. Messaoud Bousnina a, quant à lui, expliqué que ce monopole est dû à «l'inflexibilité du transport maritime, qui entrave l'acheminement des produits dattiers vers d'autres continents». M. Bousnina n'a pas manqué d'évoquer les pertes induites par la fluctuation des monnaies (devises) de référence et la dépréciation du dinar, qui ont eu un impact négatif sur la commercialisation de dattes. Par ailleurs, M. Lergat Saad, gestionnaire d'une unité de production appartenant à un groupe industriel, a noté que «les dattes de la région du Souf ont eu, l'année dernière, la part du lion des exportations, avec 700 tonnes écoulées sur le marché étranger». Les prévisions pour la campagne 2008-2009 annoncent une production de 150 000 tonnes de dattes, toutes variétés confondues, a déclaré à l'APS le chef de service de la production et du soutien agricole à la direction des services agricoles d'El Oued (DSA). B.A. Exportations des entreprises de Ghardaïapour plus de 429 000 euros en 2008 En 2008, les entreprises de la wilaya de Ghardaïa, relevant de la chambre de commerce et d'industrie du M'zab (CCIM), ont procédé à l'exportation d'une panoplie de produits manufacturés et de dattes pour une valeur de 429 725 euros. Le bilan, publié hier par la CCIM, fait état de l'exportation vers le Royaume-Uni, le Maroc, le Niger, le Mali et l'Espagne de différents articles, dont 305 498 batteries de véhicules, 40 000 pièces de produits de verrerie et quelque 23 tonnes de dattes «deglet nour». Pour l'année en cours, ces entreprises envisagent d'atteindre un chiffre d'affaires à l'exportation plus «important», qui se justifie par l'intérêt qu'accordent les marchés européens et méditerranéens aux produits agricoles «bio», et à l'artisanat algérien. Par ailleurs, l'année 2008 a vu les entreprises de la wilaya de Ghardaïa, au nombre de 200, employant près de 3 000 travailleurs, exporter des produits multiples pour une valeur estimée à plus de 350 000 euros. B. A.