Moscou et Washington ont fait état de progrès dans l'objectif de parvenir à un nouveau cessez-le-feu en Syrie. Mais les modalités d'un accord pour mettre fin au conflit qui ravage le pays depuis cinq ans restent toujours floues. La réunion entre les deux puissances intervient alors que la tragédie syrienne est devenue encore plus complexe avec l'intervention militaire de la Turquie dans le nord de la Syrie. La Russie et les Etats-Unis ont fait état de progrès dans l'objectif de parvenir à un nouveau cessez-le-feu en Syrie. Mais les modalités d'un accord pour tenter de mettre fin au conflit qui ravage le pays depuis cinq ans restent toujours floues. Le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov parle de «pas très importants». Il reste toutefois «encore quelques points, parmi lesquels l'accès humanitaire aux civils en danger, notamment dans la région d'Alep» note Lavrov. «Nous sommes parvenus à clarifier la voie menant» à une cessation des combats, a affirmé de son côté le secrétaire d'Etat américain John Kerry. La réunion entre les deux puissances intervenait alors que la tragédie syrienne est devenue encore plus complexe avec l'intervention militaire de la Turquie dans le nord de la Syrie. Ankara a envoyé des chars sur le territoire syrien dans l'objectif annoncé de combattre les groupes de Daech, mais aussi les Kurdes. Ces derniers constituent de nouveau un dossier problématique pour Ankara. Les chefs de la diplomatie des deux grandes puissances avaient entamé leurs entretiens suscitant des espoirs de relance des pourparlers de paix en Syrie. Une première cessation des hostilités négociée par Washington et Moscou et entrée en vigueur en février avait déjà volé en éclats. «Si nous sommes en mesure de mettre en place un accord à long terme sur un cessez-le-feu, nous serons capables de provoquer un changement radical concernant la trajectoire du conflit», a souligné confiant Lavrov. «Nous avons convenu de domaines spécifiques sur lesquels nous allons travailler avec les parties du conflit, la Russie travaillera avec le gouvernement syrien, les Etats-Unis avec l'opposition», a tenu à préciser le ministre russe. Les deux responsables ont été rejoints par l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura. Plusieurs sessions de discussions destinées à mettre fin à la tragédie qui a fait plus de 290 000 morts depuis 2011, ont eu lieu à Genève depuis le début de l'année. Sans résultats probants sur le terrain. Moscou et Washington semblent en accord sur la nécessité de combattre le groupe Daech. Mais les Etats-Unis sont dans une posture anti-Damas alors que la Russie estime que la question du régime syrien dépend exclusivement du peuple syrien. Sur le terrain, l'armée syrienne poursuit de son côté son évolution. Des éléments des groupes armés et leurs familles ont commencé, à la suite d'un accord avec le gouvernement syrien à évacuer la ville de Daraya, près de Damas. Alep, deuxième ville de Syrie, partiellement détruite, semble toujours au cœur d'une bataille de positions entre les différents acteurs, directs et indirects. Depuis la mi-juillet quelque 1,5 million de personnes y sont prises au piège par les différents groupes armés. M. B./Agences