L'armée syrienne maintient l'offensive sur Alep à cause de la présence dans la ville du Front al-Nosra, un groupe non concerné par l'accord de cessez-le-feu, au même titre que Daech. Mais les Occidentaux semblent gênés par la progression de l'armée syrienne et ses succès contre les groupes armés aux connexions multiples. L'émissaire de l'ONU Staffan De Mistura se rendait hier en Russie pour obtenir l'aide de Moscou au rétablissement d'un cessez-le-feu moribond en Syrie, où au moins quatre civils ont été tués dans de nouveaux bombardements à Alep. D'intenses raids aériens sur le fief du groupe Daech, Raqa, ont en outre fait 13 morts. Les zones tenues par Daech ne sont pas englobées par le cessez-le-feu entré en vigueur à l'initiative des Russes et des Américains le 27 février et qui a volé en éclats à Alep, la grande ville du nord de la Syrie. De Mistura, qui a rencontré lundi à Genève le secrétaire d'Etat américain John Kerry, doit être reçu à Moscou par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Plus de 250 civils ont été tués, la plupart dans des bombardements depuis la reprise le 22 avril des violences à Alep. Pour les habitants d'Alep, où des hôpitaux ont récemment été frappés, la trêve n'est plus qu'un souvenir. Les bombardements des groupes armés sur certains quartiers d'Alep ont fait au moins 6 morts, dont un enfant, et une cinquantaine de blessés. L'agence officielle russe RIA Novosti a pointé du doigt les éléments du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, en assurant qu'ils avaient pris pour cible le quartier chrétien d'Alep. Par ailleurs, 13 civils sont morts dans des raids aériens sur Raqa, fief de Daech dans le nord de la Syrie, selon l'Osdh organisme opposant au régime travaillant depuis Londres qui n'a pas pu préciser s'il s'agissait d'avions russes ou américains. Ces appareils ont mené «plus de 35 frappes sur la ville de Raqa», a indiqué l'Osdh, précisant que «Raqa n'avait pas été la cible de raids aériens de cette intensité depuis plusieurs semaines». A New York, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a exhorté Moscou et Washington à «redoubler d'efforts (…) pour remettre sur pied la cessation des hostilités». Avant son départ pour Moscou, De Mistura a assuré qu'un «meilleur mécanisme» était en discussion «pour surveiller et contrôler un nouveau cessez-le-feu». «Nous allons tenter au cours des prochaines heures de voir s'il est possible de parvenir à un accord, non pas simplement pour remettre sur pied la cessation» des hostilités, mais pour que cette cessation «tienne», a expliqué pour sa part le secrétaire d'Etat américain. Kerry a reconnu lundi que le conflit syrien était désormais «à bien des égards hors de contrôle». Moscou et Washington coprésident le Groupe international de soutien à la Syrie (Giss), qui avait réussi à imposer la trêve décrétée en février, mais qui peine à tenir. Moscou et Damas maintiennent l'offensive sur Alep à cause de la présence dans la ville du Front al-Nosra, un groupe non concerné par l'accord de cessez-le-feu, au même titre que Daech. Mais les Occidentaux semblent gênés par la progression de l'armée syrienne et ses succès contre les groupes armés aux connexions multiples. La tragédie en Syrie a fait plus de 270 000 morts depuis son déclenchement en 2011. R. I.