Le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, a indiqué hier à Moscou que la réunion informelle des pays de membres de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) prévue le 27 septembre à Alger, «offrira l'opportunité pour parvenir à un accord qui favorisera la stabilisation du marché du pétrole». Dans une déclaration à l'APS, M. Bouterfa a ajouté que «l'Algérie a, dans ce sens, une proposition qu'elle soumettra aux participants de la réunion d'Alger. Nos consultations menées auprès de nos partenaires montrent qu'il y a un consensus autour de la nécessité de stabiliser le marché. C'est déjà un point positif». Aux yeux de M. Bouterfa, la rencontre d'Alger «pourrait bien déboucher sur une entente» des acteurs concernés par la question. Pour réunir les conditions de succès à la réunion de l'Opep d'Alger, le ministre de l'Energie a eu des consultations avec ses homologues d'Iran et du Qatar, au cours de cette semaine. Il devait rencontrer hier soir le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih, à Paris, ville qu'il a ralliée à partir de Moscou juste après des entretiens avec son homologue russe Alexandre Novak. Evoquant la volatilité actuelle des cours de l'or noir, M. Bouterfa a estimé qu'«un prix du pétrole inférieur à 50 dollars n'était pas acceptable, et n'est favorable ni aux pays producteurs, ni à l'économie mondiale dans son ensemble. Un prix acceptable serait entre 50 et 60 dollars». Il est utile de souligner, à ce titre, que l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) anticipe un prix du baril de Brent à 43 dollars en 2016 et 52 dollars en 2017. Dans son rapport mensuel de septembre sur les prévisions à court terme du marché pétrolier mondial, l'agence indépendante relevant du département de l'Energie américain estime que le Brent pourrait se redresser davantage et atteindre 58 dollars le baril durant le dernier trimestre de 2017. Le prix du baril du West Texas intermediate (WTI) devrait évoluer en 2016 et 2017 aux mêmes niveaux que le Brent, mais légèrement en baisse d'un dollar, pronostique l'agence. L'EIA précise que les cours de brut ont gagné un dollar en août à 46 dollars malgré l'augmentation continue des stocks mondiaux et du nombre des forages de pétrole aux Etats-Unis. Jeudi dernier, les cours du pétrole montaient fortement en fin d'échanges européens après une chute massive et inattendue de 14,5 millions de barils des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 49,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en progression de 1,67 dollar par rapport à la clôture de mercredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour livraison en octobre gagnait 1,69 dollar à 47,19 dollars. Lors de la semaine achevée le 2 septembre, les réserves commerciales de brut ont reculé de 14,5 millions de barils alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une hausse de 905 000 barils. «Personne n'a vu (ces chiffres) venir», relevait Fawad Razaqzada, analyste de Forex.com, estimant que «les données officielles de l'EIA (l'antenne du DoE chargée de la publication du rapport sur les stocks, Ndlr) ont surpris même les plus optimistes des pronostics». Le déclin de 14,5 millions de barils des réserves américaines de brut constitue la chute la plus importante depuis 1999, ce qui explique que les prix du pétrole aient grimpé en flèche dans le sillage de l'annonce du DoE, poursuivait M. Razaqzada. Mais, certains analystes doutent que l'effet de ce déclin des stocks soit de courte durée, attribuant cette chute essentiellement à une baisse des importations due à la tempête Hermine qui a empêché de nombreux tankers de décharger leurs cargaisons dans le golfe du Mexique. «Il y a de bonnes raisons de s'attendre à que les stocks rebondissent à nouveau cette semaine, ce qui se traduira dans les chiffres de mercredi prochain», estimait ainsi Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb Markets. B. A./Agences