Les prix du pétrole reculaient légèrement, hier, en cours d'échanges européens, après une nette baisse la veille, alors que les marchés commencent à s'inquiéter d'une demande mondiale moins robuste qu'attendue. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 50,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de septembre cédait 9 cents à 47,50 dollars. Les prix ont atteint leur seuil le plus bas depuis trois semaines, à 50,44 dollars pour le Brent et à 47,34 dollars pour le WTI. "Les prix se sont stabilisés hier, mais ils ont reculé de près de 2,5% la veille", s'est inquiété Henry Croft, analyste chez Accendo Markets. Les données des raffineries chinoises, qui ont utilisé moins de pétrole brut que prévu en juillet, avaient inquiété les marchés lundi. Mais la demande américaine, dont la vigueur cet été a permis d'écluser les abondantes réserves des Etats-Unis, pourrait, elle aussi, commencer à flancher. "La demande américaine de brut ralentit normalement en septembre, et quand on ajoute une production qui augmente, cela devrait faire augmenter les exportations des Etats-Unis", ont commenté des analystes de JBC Energy Markets. Le mois prochain, la production américaine pourrait, en effet, être tirée par une nouvelle hausse des extractions de pétrole de schiste. La production de pétrole non conventionnel devrait progresser de 117 000 barils/jour en septembre dans les principales régions productrices, selon les estimations d'un rapport du département de l'Energie (DoE) publié lundi. Les analystes observeront donc avec une attention particulière les données hebdomadaires sur les réserves américaines, qui seront publiées par le Département américain de l'Energie (DoE), aujourd'hui, au cours de la séance européenne. Pour la semaine achevée le 11 août, les stocks de brut pourraient avoir reculé de 3,4 millions de barils, ceux d'essence de 450 000 barils et ceux de produits distillés de 250 000 barils, selon la médiane d'un consensus d'analystes compilé par l'agence Bloomberg. Par ailleurs, les analystes, qui misaient jusqu'à présent sur une légère baisse des réserves mondiales en 2017, prévoient, désormais, une légère hausse de 900 000 barils. Et pour cause, la fin de la période estivale qui se caractérise par une forte demande. Pour rappel, le prix moyen du Sahara Blend, brut de référence algérien, a enregistré en juillet dernier une hausse de 1,89 dollar le baril. C'est ce qu'a indiqué le rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publié récemment. Le prix moyen du Sahara Blend est passé de 46,07 dollars le baril en juin 2017 à 47,96 dollars le baril en juillet de la même année, soit une hausse de 4%, relève le rapport. Pour rappel le prix moyen du Sahara Blend avait atteint 55,06 dollars le baril en février dernier avant de tomber à 51,40 dollars le baril en mars, pour remonter légèrement le mois d'après à 51,84 dollars. Au mois de mai, le Sahara Blend a chuté à 49,48 dollars. M. R.