La direction du club espère sans doute un retour sur investissement mais d'un autre genre, du même que celui provoqué par l'arrivée d'Ibrahimovic au PSG Deux buts dans la seule rencontre face aux Marseillais, alors qu'au bout de 40 rencontres qui ont précédé son recrutement par l'OG Nice, Mario Balotelli en marqué... autant. C'est dire que le pari pris par les Niçois était plus que risqué et l'investissement fait en ce sens plutôt... primesautier. D'ailleurs, nombreux sont parmi les spécialistes du championnat français qui se sont étonnés de ce recrutement car même si «Super Mario» n'était âgé que de 26 ans, il donnait l'impression d'avoir laissé sa carrière derrière lui. Sur cet aspect précis de la situation même l'entraîneur des Aiglons avait des doutes sur le «+» que pourrait apporter celui qui fut, il n'y a pas longtemps, l'enfant terrible du football italien, voire du football européen. Les doutes du coach allaient même donner l'impression que la main lui aurait été forcée. En fait, la direction du club espérait sans doute un retour sur investissement mais d'un autre genre, du même que celui provoqué par l'arrivée d'Ibrahimovic au sein du club de la capitale. Il est vrai qu'au-delà de son talent, l'Italien disposait d'un charisme qui charriait l'odeur de soufre que ce dernier traînait même si ceux qui ont à évoluer à ses côtés, approché ou plus intimement connu soulignaient qu'il était d'une grande sensibilité. Côté réputation sulfureuse, il le démontrera très vite dès la neuvième minute au moment où il s'apprêtait à tirer le penalty concédé par les Marseillais, Gomis l'attaquant phocéen s'était trouvé comme par hasard à ses côtés pour, histoire de le déstabiliser, lui susurrer quelques gracieusetés. Balotelli a tout de suite fait jouer ses muscles et a envoyé valser son adversaire tout en confirmant son geste face à l'arbitre qui s'était interposé et aurait pu sanctionner le joueur si ça n'avait pas été Balotelli. C'est qui est qualifié dans les milieux du football de «personnalité» et force de caractère. Des traits sur lesquels ont vraisemblablement fait leur choix les dirigeants niçois. Alors deux buts en 90 minutes, et là également tout le monde, c'est-à-dire joueurs, staff technique et public ont été étonné que l'Italien soit arrivé à tenir le temps complet d'une partie alors qu'il ne devait en jouer qu'une tranche. Soit au départ sinon à l'heure de jeu. Le Gym (autre appellation de l'Ogcn) incite d'autres spécialistes du football à croire en le génie de ses dirigeants qui n'auraient pas tellement tablé sur les qualités techniques de Super Mario sans pour autant négliger le fait qu'il est effectivement capable d'apporter à l'équipe ce qui lui avait manqué auparavant et qu'il y a encore une saison Hatem Benarfa a matérialisé, c'est-à-dire une touche très personnelle, une aura, un comportement spécifique. Bien au contraire, la direction du club a surtout misé sur le regard qui serait désormais posé intra et extra-muros sur son équipe comme cela a été le cas pour le PSG avec Zlatan Ibrahimovic. En effet, il ne faut pas surtout pas oublier que le football hexagonale s'est vidé de sa substance, c'est-à-dire de ses meilleurs joueurs à telle enseigne que la compétition y est devenue dérisoire et preuve en est que le club de la capitale a terminé avec une phénoménale avance sur son dauphin au moment où sa star (Ibrahimovic) le quittait avec plus de 40 buts inscrits au cours de la saison et un total de 154 réalisations sur 113 rencontres disputées sous ses couleurs. Balotelli, épouvantail ? Pourquoi pas et les Niçois se sont très vite réjouis de son appétit pour les plus grands défis car selon un quotidien français spécialisé la première question posée par l'Italien lors de son premier contact avec les journalistes a été «quel est le match le plus important pour les supporteurs ?» car il sait que ce sera pour lui la meilleure opportunité pour aller au charbon, prouver des choses et surtout se prouver à lui-même qu'il n'est pas fini. En relaçant sa carrière à partir de Nice, Hatem Benarfa a, quelque part, tracé une sorte de chemin à Balotelli que le microcosme sportif professionnel donnait pour «fini» et dans ce cas d'espèce, l'histoire peut effectivement être un éternel recommencement pour Super Mario comme cela a été le cas pour le Franco-Tunisien qui s'est trés vite retrouvé au PSG (même si ça ne marche pas fort pour lui avec Unai Emery) après avoir été convoité par le FC Barcelone. C'est dire la hauteur de ladite résurrection d'un footballeur prématurément condamné. Il faudrait toutefois attendre la suite du championnat pour avoir une idée précise de celle (résurrection) de Mario Balotelli même s'il est parti pour garantir l'actualité du football français et peu importe dans quelle rubrique il pourrait se retrouver dans les journaux. Rappelons quand même que «Super Mario» n'est pas la seule attraction à Nice car avec le Brésilien Dante il va former une belle paire. A. L.