Les athlètes algériens de la Fédération handisport qui participent actuellement aux Jeux paralympiques (JP) de Rio de Janeiro montrent que malgré leur marginalisation, ils restent tout de même des athlètes de haut niveau et arrivent toujours à décrocher des médailles à l'occasion des compétitions importantes. Les athlètes algériens de la Fédération handisport qui participent actuellement aux Jeux paralympiques (JP) de Rio de Janeiro montrent que malgré leur marginalisation, ils restent tout de même des athlètes de haut niveau et arrivent toujours à décrocher des médailles à l'occasion des compétitions importantes. Au moins seize médailles dont quatre en or ont été arrachées par nos athlètes aux JP de Rio, après le sacre de la lanceuse de poids Asmahan Boudjadar intervenu après celui de Samir Nouioua au 1 500 mètres. Et ce, après celles obtenues par Nassima Saïfi en lancer de disque et par Abdelatif Baka au 1 500 mètres (autre catégorie). Ce dernier s'est même permis le luxe de battre le record du monde dans cette discipline à un moment où les Algériens ont les yeux rivés sur une enseignante farfelue de Batna et d'autres histoires à dormir debout, bien couvertes par la presse nationale. Et cette négligence de la presse nationale n'est que le reflet de la marginalisation que subissent depuis toujours les athlètes du handisport. Marginalisation par les pouvoirs publics mais aussi par le public qui suit plutôt les feuilletons que la presse lui sert régulièrement notamment autour de la personne de la ministre de l'Education nationale. Mais la réalité est têtue. Un mois après la participation médiocre de l'Algérie aux Jeux olympiques de Rio, la délégation de la Fédération de handisport a fait retentir Qassamen à quatre reprises dans le temple olympique de Rio de Janeiro. L'emblème national a flotté dans la même enceinte grâce à ces quatre médailles d'or mais aussi aux nombreuses médailles d'argent et de bronze arrachées par des athlètes pleins de volonté et de détermination, malgré les moyens dérisoires mis à leur disposition par les responsables du sport en Algérie. Il est peut-être temps de revoir cette politique de prise en charge concernant les athlètes de la Fédération handisport, surtout que cette récolte de Rio n'est pas une première pour les athlètes algériens. Depuis les années quatre-vingt-dix, l'Algérie collectionne les médailles olympiques grâce à une génération d'athlètes qui ont marqué l'histoire du sport algérien avec une encre indélébile. Mohamed Allek, décédé cette année après une longue maladie, a longtemps trôné sur l'athlétisme du handisport mondial. Et qui se souvient de lui aujourd'hui ? Presque personne. Pourquoi ? Parce que les Algériens ne le connaissaient même pas. Ils ne savent même pas qu'il a décroché plusieurs médailles d'or aux Jeux paralympiques. Il est vrai que les athlètes de la Fédération algérienne du handisport ont réussi des exploits lors des Jeux paralympiques et des championnats du monde à la même période que Noureddine Morceli et Hassiba Boulmerka, mais Mohamed Allek a décroché plus de médailles d'or que tous les athlètes «non-handicapés» algériens, Boulmerka Morceli et Makhloufi inclus et réunis. Cette ingratitude généralisée finira par donner un sacré coup à la détermination des athlètes. Quand le public ne s'intéresse pas à une compétition aussi prestigieuse que les Jeux paralympiques, il y a comme un problème de prise en charge qui risque de s'accentuer. De la part des responsables en charge du sport mais aussi de ceux des pouvoirs publics, toujours tentés de négliger des sports et des athlètes qui ne bénéficient pas de l'attention des médias. Pourtant, il est temps de donner plus de moyens et commodités aux athlètes de la Fédération du handisport qui ne ratent aucune occasion pour honorer leur pays dans les tournois internationaux. M. B.