Honorable. La délégation algérienne de handisport a écrit une nouvelle page de gloire lors des jeux paralympiques 2016 de Rio de Janeiro, en parvenant à atteindre ses objectifs. Avec 62 athlètes, la délégation a décroché 16 médailles, à savoir quatre en vermeil, cinq en argent et sept en bronze et une 27e position sur 83 pays participants. Une récolte fructueuse pour un ensemble d'athlètes qui n'a pas eu les mêmes moyens de préparation par rapport aux meilleures nations des joutes paralympiques comme la Chine, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis d'Amérique. Positive, cette participation a été une nouvelle leçon de courage donnée par les athlètes algériens, qui ont failli permettre à l'Algérie de pulvériser son record de 19 médailles raflées en 2012 à Londres. Baka, Saifi, Nouioua et Boudjadar, un quatuor en or Les Algériens qui ont suivi et couvert l'événement paralympique ainsi que les présents à Rio, garderont certainement en mémoire les belles images de victoire créées par les 16 médaillés, dont un quatuor qui a eu le luxe d'arracher l'or paralympique. A 22 ans, Abdelatif Baka a décroché non seulement l'or du 1500 mètres, mais a poussé plusieurs titres de presse mondiale à lui consacrer des colonnes. La raison est simple. Le chrono de 3 min, 48 secondes et 49/100 réalisé par l'athlète a été meilleur par rapport à ceux des quatre premiers de la finale des JO 2016. Une double fierté pour Baka, qui a démontré que l'Algérie reste l'une des meilleures nations sur le demi-fond. Outre ce demi-fondiste de classe mondiale, Saifi Nassima a brillé une nouvelle fois dans le ciel paralympique. Elle a gardé sa médaille d'or arrachée en 2012 dans sa spécialité favorite le lancer du disque de la catégorie F56/57. Réalisant une distance de 33,33 mètres, elle a prouvé qu'elle est incontestablement une reine indétrônable du disque olympique. Samir Nouioua, quant à lui, n'a rien perdu de son niveau, lui qui s'est distingué aussi dans le 1500 mètres de sa catégorie avec un temps de 3 min, 59 secondes et 46/100. Si pour d'aucuns, il s'agissait d'un coup de chance, Nouioua qui a été habitué à s'imposer dans le gotha mondial et paralympique, reste un des grands noms de sa spécialité par sa régularité et son cœur de lion. En finale du lancer du poids, Boudjadar Asmahan a été impériale dans ce concours, parvenant à réaliser le meilleur essai de la finale, à savoir 5, 72 mètres. Une performance qui a fait de l'Algérienne une des révélations de ces joutes. Quand la stabilité porte ses fruits Que l'on veuille ou non, la fédération algérienne de handisport a frappé un grand coup. Travaillant dans la continuité des mandats précédents, l'équipe fédérale présidée par Rachid Haddad vient de gagner des points, en prônant la stabilité. Un choix juste qui a porté ses fruits, en menant la délégation paralympique à une nouvelle présence remarquable durant les JP 2016 qui regroupent le top du sport planétaire. La confiance renouvelée à un encadrement à 100% algérien a donné des ailes aux athlètes habitués à travailler dans une ambiance de famille. Une réussite et un exemple à suivre pour tout le mouvement sportif algérien perturbé majoritairement par l'instabilité. Malgré quelques mésententes, la FAH a pu protéger ses athlètes en leur permettant de progresser pour représenter dignement les couleurs nationales durant l'aventure brésilienne. Ce nouveau triomphe de l'handisport algérien doit également pousser les autorités concernées, dont le ministère de la Jeunesse et des Sports à revoir à la hausse le barème des récompenses. Ce qui a été réalisé par les athlètes algériens à Rio de Janeiro est une preuve que le handicap est surmontable. De ce fait, assurer l'après-carrière sportive de ces champions et championnes est le minimum qu'on puisse leur offrir. Outre l'aspect financier, il est temps de procéder à la mise à jour des compétences algériennes en prévision des prochaines échéances, dont les JP 2020 à Tokyo. D'ici là, l'Algérie devra préserver la nouvelle génération de jeunes athlètes et préparer le retour de ceux qui ont échoué à Rio. D'ailleurs, certains qui étaient de potentiels médaillés, sont passés à côté. On cite Mounia Guesmi 4e du lancer du poids de la catégorie F32 ou bien Karim Betina défaillant dans le même spécialité. En somme, la participation honorable à Rio de l'handisport algérien doit pousser les intéressés à soutenir la FAH. Une meilleure prise en charge de cette élite paralympique est un devoir pour mieux préparer le prochain cycle.