Le parcours de l'exposition, qui occupe une des salles des expositions temporaires de l'IMA, entremêle sciemment la photographie, dans toute la richesse de ses supports et la peinture dans un parcours thématique Il y avait foule jeudi soir dernier à l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris pour assister à l'avant-première de l'exposition consacré à «Biskra, les Sortilèges d'une oasis». Cette soirée inaugurale de l'événement en présence de l'ambassadeur d'Algérie en France, Amar Bendjama, et du président des lieux, Jack Lang, a permis de découvrir le passé, surtout, et le présent artistique et culturel d'une ville algérienne grâce à une riche collection de photographies, de cartes postales et de peintures, complétée par des minutes de films tournées en 1896 par un collaborateur de Louis Lumière. Des premières photographies d'européens remontant à 1840 aux œuvres contemporaines d'algériens, la reine des Ziban se découvre à travers cette exposition comme une ville-oasis de beauté et de générosité qui a attiré et s'est faite aimée par nombre d'artistes. «L'idée de l'exposition est précisément née de l'expérience vécue à Biskra par des artistes de l'avant-garde européenne autour de 1900, qu'ils soient peintres (Henri Matisse), photographes (Henri Evenepoël), écrivains (André Gide) ou encore musiciens (Béla Bartok)», explique le commissaire de l'exposition, le professeur d'Histoire et de l'art à l'Université de Sydney, l'Australien Roger Benjamin. Oui, un Australien qui a découvert l'histoire de Biskra avant qu'elle ne devienne sa passion. Comme l'indique Roger Benjamin, le parcours de l'exposition, qui occupe une des salles des expositions temporaires de l'IMA (Biskra y est jusqu'au 22 janvier 2017), «entremêle sciemment la photographie, dans toute la richesse de ses supports - daguerréotype, vues stéréoscopique, autochromes, tirages peints à la main, vues aériennes, instantanés - et la peinture dans un parcours thématique : «Une station d'hivernage et thermale», «Du vieux Biskra à la métropole, architecture et urbanisme», «Peindre Biskra», «Une rencontre de cultures, la photographie» et «Des artistes d'avant-garde à Biskra, une révélation». «Biskra, Sortilèges d'une oasis» est une réussite d'exposition. Ce que l'ambassadeur d'Algérie et le président de l'IMA n'ont pas manqué de souligner au cours d'une prise de parole, félicitant, tous les deux, les équipes qui ont conçu l'évènement, tout particulièrement Roger Benjamin et Salem Becha, avocat algérien, plasticien, collectionneur qui a mis à la disposition de l'expo plusieurs tableaux de peintures et a, surtout, apporté une contribution matérielle sans laquelle, il n'y aurait certainement pas eu de Biskra à Paris. A retenir aussi de la déclaration de Jack Lang : «Cette exposition préfigure d'autres initiatives autour de l'Algérie. Notre ambition est porteuse d'un grand projet sur l'Algérie moderne et contemporaine, prévue en 2018.» M. M.