De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad La mise en œuvre, au début de l'année 2008 du décret n°07-140 du 19 mai 2007, prévoit une autre carte sanitaire en introduisant l'appellation d'établissements publics de santé de proximité (EPSP), qui comportent les polycliniques et les salles de soins en plus des établissements publics hospitaliers (EPH) avec comme «avantage» une autonomie dans la gestion et un budget spécifique. Les dénominations de centres de santé et secteurs n'ont plus cours après l'application du décret dont l'objectif est le rapprochement des structures de prévention et de soins élémentaires et une meilleure couverture en structures d'hospitalisation dans les régions de l'intérieur et du sud de l'Algérie. Dans ce cadre, 38 centres de santé ont été transformés en polycliniques dans la wilaya de Tizi Ouzou qui en compte 46 et dont l'efficacité n'a pas été prouvée jusque-là. Tizi Ouzou compte aussi 57 polycliniques et 268 salles de soins. Elle dispose désormais de sept EPSP à Azazga, Boghni, Draa El Mizan, Azeffoun, Aïn El Hammam, Larbaa Nath Irathen et Tigzirt avec une capacité 1 124 lits, selon le directeur du secteur. Deux établissements hospitaliers spécialisés en gynécologie obstétrique (82 lits) de Sbihi (chef-lieu de wilaya), et en psychiatrie (330 lits) à Oued Aïssi, ont été retenus. Dans son rapport, le DSP a relevé que ses services avaient insisté auprès de la tutelle sur la nécessité de quinze EPSP pour juguler l'affluence des malades mais le ministère n'en a retenu que huit. Il y a lieu de rappeler que le CHU de Tizi Ouzou, véritable hôpital à rayonnement régional (Bouira, Béjaïa, Boumerdès et Tizi Ouzou) est composé de deux unités hospitalières : Nedir Mohamed et Belloua, d'une capacité de 1 033 lits. Ce CHU est encadré par 278 médecins spécialistes, 69 médecins généralistes, 23 chirurgiens-dentistes, 4 pharmaciens et 830 paramédicaux. Un nombre de 138 médecins spécialistes, 408 généralistes, 241 chirurgiens-dentistes et 2 375 paramédicaux exercent dans les autres établissements hospitaliers. Durant les années 2000, 12 cliniques médico-chirurgicales à Tizi Ouzou, Draa Ben Khedda et Mekla, trois cliniques ambulantes spécialisées (ORL et ophtalmologie), et trois centres d'hémodialyse de 56 places sont fonctionnels. Six cliniques sont en projet dans la wilaya, et le premier responsable du secteur annonce l'ouverture d'un établissement mère et enfant. Le secteur privé, qui représente 8% de l'ensemble, compte 230 médecins spécialistes, 232 généralistes, 266 cabinets de chirurgie dentaire, 206 pharmacies et 76 paramédicaux. Le rapport mentionne aussi les écoles de formation paramédicale de Tizi Ouzou et de Aïn El Hammam d'une capacité de 560 places. Une école paramédicale privée de 50 places sera fonctionnelle dès la rentrée universitaire prochaine.Cela dit, il est pour le moment prématuré de faire un bilan des conséquences de l'application du décret mentionné, notamment pour les praticiens et les malades mais les demandes de la population en matière de soins sont toujours là à rappeler les carences (dangereuses dans ce secteur). Les doléances socioprofessionnelles des travailleurs du secteur ne trouvent toujours pas écho auprès de la tutelle, selon les syndicats de la santé alors que le département avait promis de mettre tous les moyens pour l'année 2008 et le recrutement de 2 551 paramédicaux, 3 400 praticiens généralistes, 1 200 praticiens spécialistes et 30 cadres gestionnaires. A-t-on déjà fait l'impasse sur ces promesses ?