«La pluie de soleil que reçoit l'Algérie durant une année équivaut à 30 cm de pétrole sur tout le Sahara» qui représente 86% du territoire. Cette information a été donnée, il y a déjà 5 ans, par le président d'In Salah Gas, Mohamed Keddam. Une autre estimation chiffre la puissance solaire de l'Algérie à environ 2 650 KWh/m2/an, soit une capacité électrique 8 fois supérieure aux réserves de gaz naturel du pays, qui correspond au plus grand champ solaire du monde. On ne peut mieux illustrer la réserve d'énergie solaire dont dispose le pays. Quant à la nécessité de son exploitation, elle est avérée et reconnue comme une priorité mondiale. Le 5e Forum international de l'énergie qu'accueillera Alger demain et après-demain, qui réuni pays producteurs d'énergie fossiles et ceux consommateurs, a d'ailleurs pour thème axial la «Transition énergétique mondiale : un rôle échangé pour le dialogue énergétique». Désormais, les Energies nouvelles et renouvelables (EnR) ne sont plus cet objectif idéaliste défendu par les écolos, les environnementalistes et tous ces amis de la Nature et de la Terre qu'on rassemble sous la bannière des Verts, mais un véritable défi pour tous les pays et les économies. L'Algérie a mis du temps avant de penser au développement des EnR, et quand elle s'y est mise, elle s'est efforcée de mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard. Un programme national de développement des EnR a été mis en place en 2011 avant d'être actualisé élevé au rang de priorité nationale en 2015, sur instruction du président de la République. Ce programme prévoit une production d'ici à 2030 de 22 GW d'électricité de sources renouvelables destinée au marché intérieur, en plus de 10 GW supplémentaires à exporter. A cette date, les EnR devraient fournir 27% de la production globale d'électricité. Le programme prévoit un déploiement du photovoltaïque et de l'éolien à plus grande échelle, principalement dans le sud du pays et sera accompagné, à moyen terme, par l'intégration de la cogénération, la biomasse et la géothermie. Mais ce programme a un maillon faible : l'amont. La technologie et la production des équipements sont encore embryonnaires, faisant dépendre l'Algérie de l'importation et rendant les coûts des EnR, déjà très élevés, plus onéreux (10 à 12 DA/kilowattheure (kWh) contre 2,5 DA/kWh pour l'électricité produite à partir du gaz). H. G.