Le désormais ex-SG du FLN, Amar Saâdani, avait commis l'irréaparable lors de sa sortie précédant la réunion du comité central. Il avait franchi la ligne rouge, en secouant violemment l'épicentre même de l'armée et d'autres institutions névralgiques par ses attaques virulentes contre l'ex-N°1 du DRS et les anciens officiers de l'armée française, sans compter ses nouvelles charges contre son adversaire, Abdelaziz Belkhadem et sa famille (famille Belkhadem) qui «n'a rien à voir avec la révolution algérienne», selon ses dires. Le désormais ex-SG du FLN, Amar Saâdani, avait commis l'irréaparable lors de sa sortie précédant la réunion du comité central. Il avait franchi la ligne rouge, en secouant violemment l'épicentre même de l'armée et d'autres institutions névralgiques par ses attaques virulentes contre l'ex-N°1 du DRS et les anciens officiers de l'armée française, sans compter ses nouvelles charges contre son adversaire, Abdelaziz Belkhadem et sa famille (famille Belkhadem) qui «n'a rien à voir avec la révolution algérienne», selon ses dires. L'homme considéré jusque-là «incontournable» était allé très loin dans son «réquisitoire», suscitant une grande indignation chez les membres de la «famille révolutionnaire», chez les anciens officiers de l'armée française, dont certains sont des mouhafed, mais aussi la colère de toute la population algérienne qui s'est également élevée contre le niveau «très bas» du langage politique. Saâdani a réussi «l'exploit» tant espéré par certains de ses adversaires, d'allier tout le monde contre lui. Ses déclarations mettaient en danger la cohésion de toute une nation. C'en était trop ! Le président Bouteflika ne pouvait laisser passer tel dérapage. Et il est clair que la décision de la démission de Saâdani de son poste de SG du FLN n'est pas celle de Saâdani comme le prétend ce dernier mais celle du premier magistrat du pays. L'ex-patron du FLN a été «éjecté» par le vrai «patron» du FLN, le président Bouteflika, qui est le président du parti. C'était nécessaire pour préserver l'Algérie et le parti comme l'a clairement dit Saâdani lui-même lors de l'annonce de sa démission. Tout a été mis en scène pour une sortie «honorable», mais c'était tellement flagrant que rien ne peut démentir les informations selon lesquelles l'homme a subi une grande pression et que la décision de la démission lui a été imposée en haut lieu. Saâdani parti, Djamel Ould Abbès, plusieurs fois ministre et membre du Conseil de la nation, le remplace sur la demande même de l'ex-chef qui part «pour des raisons de santé». La démission acceptée, la désignation d'Ould Abbès comme nouveau SG du FLN l'est aussi. Et ce ne sera pas «par intérim», contrairement à ce que l'on peut croire à la première lecture des articles du statut particulier qui citent une période de 30 jours de transition. Selon un responsable du parti, le remplaçant de Saâdani le sera au même titre, soit SG et non SG par intérim jusqu'à la tenue du prochain congrès du parti. Un congrès ordinaire et non extraordinaire. Et la différence est de taille. Autrement dit, c'est Ould Abbès qui mènera le FLN aux législatives. Et contrairement à son prédécesseur, l'homme est réputé très proche du président Bouteflika. Pas le moindre doute sur cela. Aussi, Ould Abbès est d'un tempérament très différent de Saâdani. Rôdé à la politique et au langage politique, il se montre souvent réconciliateur et diplomate dans sa manière de faire avec ses partenaires et ses ennemis. Cela donne de meilleures chances au vieux parti de retrouver une meilleure place sur l'échiquier politique, à l'approche et après les législatives. L'on pourrait même penser à une possible renaissance de l'initiative de soutien du président Bouteflika, devant réunir plusieurs partis politiques, y compris le RND qui s'était montré contre l'idée même, après les attaques de Saâdani contre Ouyahia. Le remplacement de Saâdani par Ould Abbès ouvrira donc larges les portes du dialogue entre le FLN et les autres partis. De même qu'entre la direction du parti et les militants de base, dont certains ont pris leur distance, sans crier gare, contestant la manière de faire du désormais ex-SG du parti. C'est aussi l'occasion de permettre un vrai «rajeunissement» du parti et l'adhésion des «compétences» mises à l'écart. Il faut croire que la démission de Saâdani n'est pas le fait du hasard mais le fruit d'un travail de longue haleine, effectué à l'intérieur et à l'extérieur du parti depuis l'arrivée de l'homme à sa tête, le 29 août 2013. Les enjeux sont nombreux; l'avenir de l'Algérie et celui du parti, à leur tête. Et les derniers rapports d'ONG américaines, prédisant un «printemps arabe» en Algérie, ne permettent pas la moindre négligence. K. M.