La démission du Premier ministre a surpris toute la Nouvelle-Zélande. John Key a convoqué une conférence de presse lundi 5 décembre pour annoncer qu'il quitterait son poste la semaine prochaine. Cet homme de 55 ans, chef du Parti national (centre-droit), était pourtant pressenti pour se représenter aux élections qui auront lieu fin 2017. Il avait de fortes chances de l'emporter, comme en 2008, 2011 puis 2014, ce qui aurait marqué un record en Nouvelle-Zélande. Malgré huit ans au pouvoir, John Key jouit d'une très solide popularité. La démission du Premier ministre a surpris toute la Nouvelle-Zélande. John Key a convoqué une conférence de presse lundi 5 décembre pour annoncer qu'il quitterait son poste la semaine prochaine. Cet homme de 55 ans, chef du Parti national (centre-droit), était pourtant pressenti pour se représenter aux élections qui auront lieu fin 2017. Il avait de fortes chances de l'emporter, comme en 2008, 2011 puis 2014, ce qui aurait marqué un record en Nouvelle-Zélande. Malgré huit ans au pouvoir, John Key jouit d'une très solide popularité. Cet homme à l'allure décontractée a mis en avant sa famille pour expliquer ce choix, «le plus difficile» qu'il ait eu à faire. «Pendant toutes ces années, j'ai donné tout ce que j'ai pu pour ce poste et ce pays que j'aime. Tout ceci s'est fait au détriment des gens qui me sont le plus chers, ma famille», a confié ce père de deux enfants. Surtout l'ancien trader de Merrill Lynch, élu député pour la première fois en 2002, a expliqué qu'il ne s'était «jamais vu faire carrière» en politique : «Je n'ai jamais voulu que mon succès en politique soit mesuré au temps que j'ai passé au Parlement.» John Key croit aussi que le changement de chef est bon pour un parti politique et salue les gens «talentueux» au sein de sa formation. Et de conclure, sur un ton déterminé : «Les bons dirigeants savent quand il faut partir et mon heure est venue.» Le Premier ministre laisse la Nouvelle-Zélande, pays de 4,7 millions d'habitants, dans une situation tout à fait enviable. Le pays s'est bien rétabli de la crise financière mondiale de 2008. Il a renoué en 2015 pour la première fois avec un excédent budgétaire et enregistre une croissance soutenue (3,6% en 2015-2016). Démission effective le 12 décembre La Nouvelle-Zélande, premier exportateur mondial de lait, a relativement bien résisté à la crise mondiale dans ce secteur, liée au ralentissement de la demande chinoise. La ville de John Key, Christchurch, a été reconstruite après avoir été dévastée par un tremblement de terre en 2011, qui a fait 185 victimes. Le tourisme se développe dans le pays, qui a attiré 3,4 millions de personnes en 2015. La Nouvelle-Zélande a réussi à profiter «des opportunités offertes par une Asie en développement et un monde plus connecté», se félicite John Key. Mais parmi ses regrets figure justement l'abandon du traité commercial transpacifique par Donald Trump. Il en avait été un ardent défenseur et l'accord avait été signé en février en Nouvelle-Zélande, à Auckland, par douze pays de la région Asie-Pacifique. Par ailleurs, il n'a pas réussi à faire changer le drapeau néo-zélandais, qui conserve donc l'Union Jack britannique. C'est «une relique coloniale», avait lâché John Key. Mais après des mois de débats passionnés, les Néo-Zélandais ont rejeté la fougère de l'équipe de rugby des All Blacks pour conserver leur bannière. La démission de John Key sera effective le 12 décembre. Il a affirmé ne pas savoir ce qu'il ferait ensuite et a appelé à voter pour Bill English, son ministre des finances et vice-premier ministre pour lui succéder. En Australie, la démission de John Key a été très suivie. «Dis-moi que c'est pas vrai, mon frère», lui a lancé par SMS le Premier ministre, Malcolm Turnbull, pour sa part très bas dans les sondages d'opinion. C. T.