Au moins 25 personnes ont été tuées hier et 31 blessées, dans un attentat à la bombe en pleine célébration à l'intérieur d'une église copte orthodoxe au Caire, en Egypte. L'explosion, entendue dans tout le quartier, a eu lieu en début de matinée dans l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, à proximité de la cathédrale copte Saint-Marc, siège du pape de l'église copte Tawadros II. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier contre la communauté copte depuis le1er janvier 2011 lorsqu'un attentat non revendiqué avait fait 23 morts et 79 blessés à la sortie d'une église copte après la messe du Nouvel An à Alexandrie, deuxième ville du pays. Les corps des victimes ont été transportés à la morgue et les blessés acheminés vers les hôpitaux les plus proches. Les autorités ont saisi les caméras de sécurité de l'église pour commencer à examiner leur contenu. L'attentat meurtrier a provoqué choc et consternation. L'église «est profondément aimée par beaucoup de fidèles au Caire qui vont régulièrement aux célébrations», a expliqué l'évêque général de l'église Angaelos en Grande-Bretagne. Il a expliqué que le service religieux était célébré dans la petite église pendant que la cathédrale était en rénovation. «C'est une cible facile car son entrée est à l'extérieur du périmètre (de la cathédrale)», a précisé l'évêque. Le Premier ministre égyptien Cherif Ismail a réagi dans un communiqué expliquant que : «Les musulmans et les chrétiens de la nation sont solidaires contre ce terrorisme noir». L'imam d'Al-Azhar Ahmed Al-Tayeb a également condamné «l'explosion terroriste infâme qui a visé des âmes innocentes». Les Coptes orthodoxes d'Egypte constituent la communauté chrétienne la plus nombreuse du Moyen-Orient et l'une des plus anciennes. Le 8 mars 2011, 13 personnes avaient été tuées lors d'affrontements dans le quartier déshérité de Moqattam au Caire, où un millier de chrétiens s'étaient réunis pour protester contre l'incendie d'une église du sud de la capitale. Deux mois plus tard, des affrontements ont fait 12 morts et plus de 200 blessés dans le quartier populaire d'Imbaba au Caire où une église est attaquée et une autre incendiée. Faiblement représentés au gouvernement, les Coptes s'estiment tenus à l'écart de nombreux postes de la justice, des universités ou encore de la police. La montée de l'extrémisme islamiste aggrave leur sentiment de marginalisation, surtout depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février 2011, qui s'est traduite par une dégradation du climat sécuritaire. Les Coptes orthodoxes constituent la grande majorité de la communauté chrétienne d'Egypte qui compte également des catholiques. R. I.