La centrale syndicale Ugta a rendu public hier un communiqué où elle a accusé ouvertement des parties, sans les citer, de noircir l'image du pays et de participer aux tentatives de déstabilisation. En sa qualité de représentante de la masse des travailleurs algériens et donc d'un des piliers de la grande maison Algérie, elle a mis en garde contre les «spéculations». L'Ugta entame son écrit par cette phrase : «Episodiquement, des voix s'élèvent pour prédire des jours sombres pour notre pays». Elle poursuivra en incriminant ces mêmes voix : «Ces agressions tendancieuses, alimentées et portées par des milieux nostalgiques, expriment sans aucun doute des relents néocolonialistes à des fins spéculatives sur la force de stabilité et de paix de notre pays qui dérange leurs desseins.» Et l'organisation des travailleurs de répliquer avec force comme pour dire sa mobilisation, d'ores et déjà, pour contrer les actions destructrices : «Notre pays a, malgré cette animosité, constamment démontré la solidité de ses institutions républicaines et de la confiance de notre peuple à la paix et à la stabilité. L'Algérie, forte de ses convictions, a également toujours joué un rôle circonspect et sérieux dans la stabilisation de la région.» Davantage confiante, elle lancera : «Notre pays ne peut en aucune façon être atteint par ce déferlement de délires alimentant des fantasmes et des nostalgies dévoyés». Pour l'Ugta, lit-on encore dans le communiqué, «ces penseurs ignorent la réalité présente de notre pays. L'Algérie qui, seule, a mené, il y a plus d'une décennie, sa propre guerre contre le terrorisme et l'extrémisme violent dont elle en est sortie victorieuse, s'est engagée résolument dans le processus démocratique garantissant la stabilité du pays, le fonctionnement normal de ses institutions, la relance de son économie pour son développement durable et le progrès social». L'Ugta assurera de «la solidité interne» et réitérera sa confiance en le président Bouteflika et en l'Armée nationale : «La consolidation du processus démocratique, la construction du développement de notre pays, la confortation de la paix, de la stabilité et de la sécurité dépendent, non de ces agitateurs mais de notre solidité interne par la confiance de notre peuple en son président, son excellence, M. Abdelaziz Bouteflika, et par la vigilance permanente de notre peuple et de ses forces vives, de notre armée nationale populaire et de nos services de sécurité.» Une position claire de la centrale syndicale face à l'amplification des attaques contre le gouvernement et la politique algérienne, de façon générale, suite à quelques évènements fâcheux qui ont montré, certes, les limites de gestion de certains dossiers (l'incident au forum africain d'investissements, l'affaire RHB et la clinique de Belahmar, la protestation des élèves contre la réduction de la durée des vacances scolaires et la ministre qui cède au chantage…et autres) mais dont l'exagération des faits par certaines parties, en ce moment bien précis, ouvre grandes les portes à ceux qui, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, travaillent sérieusement à sa déstabilisation. La récente déclaration du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à partir d'Oran, n'est pas fortuite. S'exprimant en marge du séminaire sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministre répondait à une opinion publiée par le journal belge la Libre Belgique, dans laquelle l'auteur établissait un parallèle entre la situation à Alep et ce que pourrait connaître l'Algérie dans les jours à venir. La réponse de Lamamra qui, contrairement à son habitude, est sorti de sa réserve, est sans équivoque. Il a salué la victoire du régime syrien qui «a réussi à recouvrer sa souveraineté et à reconquérir la ville d'Alep». Et de lancer : «Devant la défaite du terrorisme à Alep, ils croient pouvoir transposer leur fantasme en Algérie.» Une phrase qui dit tout. Et de manière très franche. Et en réponse à ceux qui doutent des bonnes relations entre l'Armée et la présidence de la République, autour d'un même objectif qui est d'assurer la sécurité du pays, la revue El Djeich, dans son dernier numéro, a réaffirmé la position de l'armée : «L'ANP veille à rester à l'écart de tous les calculs et sensibilités» et reste fidèle à son engagement d'assurer «la protection des frontières et la préservation de la souveraineté du pays». K. M.