Réunis le 10 décembre dernier à Vienne, les pays membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ceux non-Opep ont finalisé l'accord sur la limitation de la production globale d'or noir. Un accord qui est entré officiellement en vigueur, depuis dimanche 1er janvier, et ce, pour une période de 6 mois. Rappelons que le cartel, qui a produit en octobre dernier 33,7 millions de barils de pétrole par jour, s'est engagé, à réduire sa production de 1,2 million de barils par jour. L'Arabie saoudite, le principal producteur du groupe, a accepté de réduire de 500 000 barils par jour sa production, la ramenant à 10 millions de barils par jour. Ce grand producteur de pétrole, dans un geste de bonne volonté, aurait accepté que l'Iran pompe jusqu'à 3,8 millions de barils, soit son niveau atteint avant l'embargo occidental décrété en 2012 en guise de sanction à propos de son programme nucléaire. L'Algérie, l'Irak, l'Angola ou le Venezuela, pour ne citer que ceux-là, se sont également engagés à contribuer aux efforts. Cependant, la Libye et le Nigéria ont été exemptés de tout gel de leurs productions. Le respect des principaux pays producteurs de leur engagement de réduction devrait permettre au marché pétrolier de retrouver la voie du rééquilibrage. L'effondrement du cours du brut en janvier 2016, retombé à son plus bas niveau depuis plus de 13 ans, a entraîné une réaction de l'Opep et d'autres pays producteurs, étranglés par la chute des cours. De la mi-2014 à février 2016, le cours de l'or noir est ainsi passé de plus de 100 dollars le baril à moins de 30 dollars, mettant à mal les budgets des pays producteurs. Les efforts de l'Opep pour réduire la production ont bel et bien mis fin à la chute brutale des cours. La plupart des analystes financiers ont revu à la hausse leurs prévisions de cours pour 2017, même s'ils ne prévoient pas de nouvelle envolée de l'or noir. Il y a quelques jours, la Banque mondiale a indiqué qu'elle tablait désormais sur un prix moyen de 55 dollars le baril (contre 53 dollars auparavant) l'an prochain, après une moyenne de 43 dollars observée en 2016. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a fait des prévisions assez proches de celles de la Banque mondiale. Elle s'attend à ce que les cours du baril WTI montent à 57,50 dollars au deuxième trimestre, avant de se stabiliser autour de 55 dollars pendant le second semestre 2017. Les cours de l'or noir pourraient cependant se montrer tout aussi volatils en 2017 qu'en 2016, au gré des aléas géopolitiques et commerciaux. Parmi les nombreux facteurs d'incertitude figurent le niveau de la production américaine (qui pourrait remonter à mesure que les cours se redressent), la capacité des pays producteurs à tenir leurs engagements, les tensions commerciales possibles liées à l'élection de Donald Trump, les déséquilibres de l'économie chinoise ainsi que les conflits et tensions persistants au Moyen-Orient. B. A.