Les travaux du 5e Forum des omnipraticiens ont pris fin jeudi dernier à la faculté de Bouzaréah. Les ateliers organisés le dernier jour ont été consacrés à différentes pathologies notamment celles liées à l'ophtalmologie. Deux pathologies, responsables de cécité, le glaucome et la cataracte, ont été abordées par les spécialistes dans le domaine, à savoir Amar Ailem et Slimane Mohabeddine. Evoquant le glaucome, le professeur Amar Ailem, chef de service ophtalmologie au CHU Mustapha, dira que le dépistage est la meilleure façon de traiter cette pathologie. Il relèvera que 50% des patients consultent tard, soit après avoir détruit la moitié de leur capital de fibre optique. Ce qui augmente le nombre de personnes atteintes de cécité. En fait, dira-t-il, «sur les 62 000 aveugles, 12 000 le sont à cause du glaucome, d'où l'importance de dépister à temps cette maladie grave de la vision, entraînant une destruction lente et irréversible du nerf optique.» S'agissant de la cataracte, le docteur Slimane Mohabeddine, de la clinique Diar Saada, évoquera les avancées en matière de traitement de cette pathologie. L'Algérie est l'un des rares pays à avoir éradiqué la cataracte, qui était, rappelle-t-il, la première cause de cécité. Des avancées appréciables ont été réalisées pour traiter la cataracte, dont la phacoémulsification, une technique de chirurgie moderne largement pratiquée, qui consiste à traiter chirurgicalement les cataractes, opacifications brutales ou progressives du cristallin. Après une incision dans la cornée de quelque 2 mm, le cristallin est fragmenté grâce à un appareil à ultrasons puis aspiré et remplacé par un implant. Le taux de succès de cette technique qui permet une récupération visuelle rapide atteint 99%. Le centre de Diar Saada est l'un des pionniers dans le domaine de la phacoémuslification en Algérie. Il faut savoir que le coût de cette technique moderne varie, selon les centres et les cas, de 78 000 à 200 000 dinars. Le docteur Slimane Mohabeddine avertit sur l'évolution des maladies des yeux et insiste sur l'importance du dépistage précoce. Actuellement, dit-il, de plus en plus de personnes s'adressent directement à l'opticien pour l'acquisition de lunettes sans passer par l'ophtalmologue, ce qui est dangereux et peut aggraver les affections oculaires. En marge du forum, plusieurs entreprises ont exposé leurs produits, à l'image de Etumax, spécialisé dans les produits de phytothérapie. Préconisant le retour à la nature, le docteur Meziane, directrice régionale de cette entreprise canadienne, a indiqué que le retour aux produits de phytothérapie est de plus en plus en vogue dans le monde et en Algérie. Une gamme de produits à base de miel et de plantes pour différentes pathologies a été présentée à cette occasion, suscitant l'intérêt d'un grand nombre de visiteurs. A. B. L'immunothérapie sera introduite en Algérie L'immunothérapie est une méthode de traitement destinée à modifier les moyens de défense naturels de l'organisme, soit par injection de sérum ou d'immunoglobuline qui apporte les anticorps spécifiques (immunothérapie passive), soit par la vaccinothérapie qui suscite la production de ces anticorps (immunothérapie active). Dans le traitement contre le cancer, elle a pour but de venir en aide à l'organisme ou plus exactement au système immunitaire pour non seulement combattre la maladie mais aussi pour protéger le corps contre certains effets secondaires provoqués par les traitements. Les anticorps monoclonaux sont actuellement utilisés dans le traitement de certains cancers : cancer du sein, lymphomes. L'une des sommités mondiales dans le domaine, le directeur de la fondation internationale de recherche Hasumi, du Japon, M. Minoru Komura, a pris part au 5e Forum de l'omnipraticien. Il a révélé cette nouvelle technique dans le traitement du cancer. Utilisée au Japon, en 2008, sur 22 patients cancéreux, elle a permis de guérir définitivement trois d'entre eux et de réduire pour 11 autres de 60% l'évolution de la maladie. D'après ce spécialiste, cette technique peut être utilisée en parallèle avec la chimiothérapie ainsi que sur des patients cancéreux traités à la radiothérapie mais qui récidivent après 3 ans. Une formation de six mois destinée aux oncologues algériens est prévue en vue d'introduire cette technique en Algérie. A. B.