Opinion n Le glaucome, une pathologie oculaire particulièrement grave, devrait figurer sur la liste des maladies chroniques au même titre que le diabète et l'Hypertension artérielle (HTA). C'est en tous les cas l'avis du professeur Tiar Malika, présidente de la Société algérienne du glaucome (SAG) qui s'exprimait lors de la première Journée nationale sur le diagnostic et le traitement du glaucome organisée jeudi à l'hôtel Sheraton. Cette réflexion à l'intention des autorités publiques intervient après l'appel adressé aux nationaux d'aller se faire ausculter par un ophtalmologiste, «au moins une fois par an» afin de faire vérifier l'état de leur nerf optique, celui de leur tension oculaire et de leur fond d'œil. Cette praticienne a indiqué qu'une enquête épidémiologique nationale réalisée en 2008 par le ministère de la Santé et le Comité national d'ophtalmologie avait révélé que cette maladie affecte 4,6% de la population. Elle a considéré qu'il s'agit là d'un taux particulièrement élevé. «Cette pathologie, a-t-elle précisé, apparaît à partir de 40 ans et évolue de façon sournoise. La vue risque d'être perdue à la fin de l'évolution de la maladie après que le champ visuel se fut progressivement détérioré.» Le professeur Hartani, du CHU Mustapha- Pacha d'Alger, relève, pour sa part, que cette pathologie, assez fréquente dans le pays, est la deuxième cause de cécité après celle du diabète chez les sujets âgés de plus de 40 ans. «C'est une affection grave, poursuit-elle, qui ne se révèle par aucune manifestation à ses débuts, même si la vision est bonne. Elle évolue lentement jusqu'à atteindre certaines fibres de l'œil et que la vision se mette alors à diminuer. C'est à partir de ce moment que les sujets malades viennent consulter.» Cette ophtalmologue a, elle aussi, appelé au dépistage de la maladie pour permettre la prescription d'un traitement adéquat, notamment pour les sujets pratiquant des travaux nécessitant une vision de près à l'exemple de la couture. Elle a rappelé que le glaucome est à l'origine de 16% des causes de cécité. «Quand on voit bien, cela ne veut pas dire que tout est normal», a-t-elle prévenu. Le Docteur Tidjani Mohamed Laïd, maître assistant au CHU de Beni-Messous et membre fondateur de la SAG, plaide, lui aussi, afin que cette pathologie soit portée sur la liste des maladies chroniques. Il signale que le glaucome et la cataracte qui étaient pendant très longtemps les premières causes de cécité en Algérie sont désormais domptés chirurgicalement. «Actuellement, poursuit-il, il existe deux causes principales de cécité entrant dans le cadre global mondial. Il s'agit du glaucome et la rétinopathie diabétique. Dépisté précocement, le glaucome peut être traité médicalement ou chirurgicalement pour préserver la vision du malade plus longtemps.» l Le Docteur Younès a présenté, lors de cette journée médicale, une intéressante innovation. Il a, en effet, mis au point une méthode permettant d'éviter la transmission de germes d'un patient à un autre lors de la prise de la tension oculaire. Il s'agit d'un cône jetable «lequel, précise-t-il, vient compléter la génération de ceux à usage unique pour éviter toute contamination par les micro-organismes lors de la prise de la pression intra-oculaire. A l'instar des autres modèles utilisés jusqu'alors, il rend caducs les autres procédés de désinfection clinique connus, a-t-il expliqué à InfoSoir.