SOS Méditerranée, une des deux seules ONG à intervenir encore en Méditerranée centrale pour venir au secours des migrants, a lancé hier un appel à l'aide alors que les traversées se poursuivent en dépit de l'hiver. SOS Méditerranée, une des deux seules ONG à intervenir encore en Méditerranée centrale pour venir au secours des migrants, a lancé hier un appel à l'aide alors que les traversées se poursuivent en dépit de l'hiver. «Nous continuons à dire qu'il y a urgence en Méditerranée», a déclaré la co-fondatrice et directrice générale de l'ONG, Sophie Beau, lors d'un point de presse par téléphone. Des centaines de migrants cherchent toujours à traverser la Méditerranée depuis la Libye, en dépit de l'hiver, a-t-elle expliqué, précisant que son ONG avait déjà sauvé 375 personnes depuis le début de l'année. Quelque 181 436 migrants sont arrivés l'an dernier sur les côtes italiennes, un record par rapport aux années précédentes, a indiqué vendredi Frontex, l'agence européenne de contrôle des frontières. L'hiver, à la différence des années précédentes, n'a pas découragé les traversées. «Dès qu'il y a une fenêtre météo, une mer à peine calme, les traversées reprennent», a souligné Mme Beau. Or, l'Aquarius, bateau affrété par SOS Méditerranée, est la seule «grosse» unité à être encore en mer cet hiver, avec un autre bateau plus petit de l'ONG catalane Pro Activa. «Il faut intervenir et soutenir les opérations humanitaires», faute de quoi, d'autres drames auront lieu alors que l'année 2016 a été l'une des plus meurtrières en Méditerranée pour les migrants, avec plus de 5 000 morts ou disparus. Des bateaux partent et disparaissent en mer, assure Mme Beau qui cite l'exemple il y a quelques jours de trois bateaux partis depuis la Libye et dont un seul a pu être retrouvé et secouru. «Mais personne n'en parle», déplore-t-elle, appelant les autorités et l'opinion publiques à prendre conscience du drame qui continue à se jouer en Méditerranée centrale. SOS Méditerranée, qui se finance à 99% avec des dons privés, lance aussi un appel pour une aide financière, y compris de la part des pouvoirs publics, nationaux et européens. Chaque journée en mer de l'Aquarius coûte environ 11 000 euros à cette ONG qui n'a pas plus de deux mois de visibilité financière, selon sa directrice générale. L'Aquarius, en escale actuellement en Sicile pour se ravitailler, doit reprendre la mer dès lundi, si les conditions météo le permettent.