La baisse des cours de pétrole que le pays subi depuis juin 2014 n'a pas en réalité affecté les prévisions de sa croissance pour 2015 et 2016. Mieux encore, son taux de croissance économique qui était de 2,9% en 2015, s'est élevé à 3,9% en juin dernier, soit une croissance d'un point, selon le dernier rapport semestriel de la Banque mondiale (BM) sur les perspectives économiques mondiales publié à Washington. La baisse des cours de pétrole que le pays subi depuis juin 2014 n'a pas en réalité affecté les prévisions de sa croissance pour 2015 et 2016. Mieux encore, son taux de croissance économique qui était de 2,9% en 2015, s'est élevé à 3,9% en juin dernier, soit une croissance d'un point, selon le dernier rapport semestriel de la Banque mondiale (BM) sur les perspectives économiques mondiales publié à Washington. Sur la base de cette augmentation d'un point, la BM estime que l'économie algérienne s'en est bien sortie en 2016, et cela malgré la baisse des cours de pétrole qui a réduit ses recettes d'exportation d'hydrocarbures. L'institution fait savoir également que selon ses pronostics la croissance du PIB de l'Algérie devrait s'établir à 3,6% en 2016, contre 3,4% selon les prévisions de juin dernier, soit 0,2 point de plus. Cette progression «reste soutenue grâce à l'entrée en production de plusieurs projets gaziers et la solidité de l'activité hors hydrocarbures», lit-on dans le rapport. Toutefois, elle estime qu'à court terme l'économie algérienne va connaître un ralentissement de sa croissance, à l'instar de celles des pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Concernant la croissance du PIB, elle devrait également épouser une courbe baissière avec 2,9% en 2017, 2,6% en 2018 et 2,8% en 2019, selon les mêmes projections. Ce ralentissement est dû selon l'institution de Bretton Woods à «la réduction des dépenses dans les travaux publics et au report de la mise en œuvre de la réforme fiscale et des subventions», malgré «les pressions budgétaires aigues». Pour autant, la BM qui a souligné la nécessité de mener ces réformes au regard de leur impact positif sur les finances des pays de la région Mena, a explicitement reconnu les difficultés de mettre en œuvre de telles mesures. Il est également indiqué que le constat de la BM sur la région Mena a appuyé la position de l'Algérie qui a maintenu sa politique sociale malgré la baisse des cours de brut qui a largement pesé sur les recettes de l'Etat. Le resserrement des recettes du pays n'a pas empêché le ministère des Finances de réitérer, à maintes reprises, que l'Etat n'allait pas renoncer à cette politique tant qu'il n'a pas mis en place un système de subventions efficace en mesure de protéger les plus vulnérables. Concernant la région Mena, le même rapport relève à propos du soutien aux couches défavorisées, que «les profondes réformes à l'horizon pourraient déclencher […], le mécontentement parmi les populations qui dépendent du soutien du gouvernement pour certains produits et services». Ces réformes pourraient avoir «de possibles retombées négatives sur la confiance, l'investissement étranger et la croissance», d'où la nécessité de les appliquer progressivement, recommande la Banque mondiale. Le rapport cite le cas de l'Egypte où les autorités sont «réticentes» à poursuivre la mise en œuvre de la réforme de la subvention des carburants en raison «du risque politique» qui peut en résulter. «La réponse sociale à la réforme des subventions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au cours de ces dernières années était mitigée», constate la BM. «Dans certains pays, le processus a été marqué par des protestations vigoureuses. Dans d'autres, les mesures de compensation (de la suppression des subventions) comme les transferts sociaux ciblés ont été accueillies dans le calme», ajoute-t-on. Par ailleurs, dans ce même chapitre consacré à la région Mena, la BM note que plusieurs mesures pourraient soutenir l'investissement dans cette zone qui a été secouée par la baisse des cours de pétrole et l'instabilité politique. Elle précise que la réduction des subventions opérée depuis 2014 par plusieurs pays de la région représente une opportunité pour augmenter l'investissement public dans les infrastructures dans les secteurs de la santé et de l'éducation. La BM recommande à cet effet de réduire les dépenses salariales élevées du secteur public, qui devraient être affectées, selon elle, à l'investissement et à l'amélioration de la gouvernance. Pour l'institution de Bretton Woods, l'investissement dans les infrastructures contribue fortement à la création d'emplois, citant en cela une étude réalisée sur les pays importateurs de pétrole de la région qui a fait ressortir qu'un milliard de dollars investi dans les infrastructures pourrait créer 110 000 emplois. Z. A.