L'acte d'investir est complexe. L'investisseur, parfois pour des raisons bureaucratiques ou de simples blocages, se trouve, déjà dès le premier pas, contraint de baisser les bras et d'abandonner son projet. En Algérie, il faut dire que ce domaine comme tant d'autres a beaucoup souffert de cet obstacle et, globalement, du poids de la bureaucratie. Pour y remédier, les pouvoirs publics sont intervenus, en 2001, et ont procédé à une révision du code des investissements de 1993 par la promulgation d'un nouveau dispositif d'encouragement et de promotion des investissements articulé autour de la création de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). Cette dernière, selon la vision des autorités, doit constituer un véritable «guichet unique» décentralisé même au niveau régional. Sa mission principale est le développement et le suivi des investissements. L'existence de cette agence vise aussi à faciliter l'accomplissement des formalités administratives relatives au lancement des projets de création d'entreprises grâce à un guichet unique opérationnel. Après plusieurs années d'existence, a-t-elle pu endiguer les obstacles administratifs que rencontrent les hommes d'affaires ? A priori, oui. Interrogé à ce propos, le directeur général de l'ANDI, Abdelkrim Mansouri, a révélé que les guichets uniques ont enregistré une augmentation de 100% en 2008. Il a précisé, en effet, que le nombre de projets enregistrés, en 2007, était de 8 500. Ce chiffre a connu une hausse pour atteindre à fin 2008 quelque 17 000 projets au niveau national. Ce qui confirme, selon lui, la réussite de ce mécanisme qui nécessite des améliorations. Il a expliqué que «l'agence veut se recentrer sur ses missions principales, notamment par des prospections et la promotion des investissements». Pour cela, M. Mansouri ne cache pas qu'une série d'actions a été engagées et ce, afin d'améliorer les activités de l'ANDI. Il citera, entre autres, la réalisation d'un documentaire «qui fait voyager les investisseurs potentiels», particulièrement étrangers, et qui a permis en même temps de donner la parole aux investisseurs locaux «qui ont investi et ont montré leur sérieux dans ce domaine» et une nouvelle documentation mise à la disposition des investisseurs en trois langues. Il a parlé également du «bureau de l'investisseur» ouvert au niveau des agences «afin que les investisseurs puissent s'informer de toutes les nouveautés qui concernent l'investissement». Autrement dit, le dg de l'Andi sous-entend que l'ANDI ne restera pas une agence qui reçoit les investisseurs dans ses locaux mais compte aller à leur recherche et les inciter à réaliser des projets dans des créneaux déjà définis. Evoquant les activités de l'ANDI depuis sa création, M. Mansouri fera savoir qu'elle «active dans 11 wilayas où il y a des activés économiques mais aussi d'énormes potentialités». Elle «accompagne les investisseurs sur le terrain, pour éventuellement les aider à réaliser avec moins de difficultés leurs projets d'investissements». Depuis 2006, ajoute M. Mansouri, la décision d'octroi d'avantages pourrait être prise par le directeur du guichet unique de la région qui est habilité et à toutes les attributions, alors qu'auparavant, cette décision devait être signée par le directeur général de l'ANDI. Il faut dire, enfin, que même les spécialistes pensent que «les bénéfices associés à la réforme des procédures de démarrage d'entreprises se manifestent toujours rapidement et de façon tangible». Pour exemple, en Autriche, un an seulement après la loi «Jeunes entreprises», adoptée en 1999 et dont l'objectif était de réduire les contraintes bureaucratiques pour les nouvelles entreprises ainsi que d'éliminer les coûts d'enregistrement, le nombre de créations d'entreprises est passé de 19 000 à 26 000 unités. S. B.