Le lancement de nouveaux projets dans le secteur industriel et de l'automobile constitue une aubaine pour le développement, tant attendu, de la sous-traitance en Algérie. Les différentes visites du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, effectuées, depuis le début de ce mois-ci, dans plusieurs wilayas du pays font ressortir qu'un tissu de sous-traitance est en train de se mettre en place afin d'accompagner les différents projets dans le secteur de l'automobile Il faut dire que l'activité de sous-traitance, considérée comme la colonne vertébrale de tout développement socio-économique, n'a pas, dans le passé, vraiment suscité l'intérêt des pouvoirs publics algériens qui auparavant ont préféré opter pour l'importation des produits sous-traités, au lieu de développer un tissu national de sous-traitance propre à l'Algérie. Cette filière est restée ainsi marginalisée. Chose qui a pleinement démobilisé les investisseurs nationaux voulant lancer des projets dans ce domaine. Néanmoins, avec la concrétisation des projets de partenariats dans l'industrie mécanique avec de grandes firmes internationales à l'image de Daimler/Mercedes-Benz, Liebherr, Agco/Ferguson, Renault, Volkswagen, ect., la sous-traitance devrait connaître un bel essor. Aujourd'hui, elle est, la priorité n°«1» du gouvernement en tant qu'un des «fondements de la réussite des projets de partenariat», selon le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb qui estime qu'il est aujourd'hui nécessaire d'aller au-delà des 45% d'intégration. Ainsi, pour le ministre de l'Industrie, les producteurs nationaux doivent participer activement dans le développement de ce taux d'intégration via la sous-traitance. «2017 sera pour l'Algérie l'année de la sous-traitance», selon M. Bouchouareb qui s'est déplacé, il y a quelques jours dans plusieurs wilayas du pays pour s'enquérir de l'état d'avancement des projets lancés dans la branche «sous-traitance». Entre autres projets, l'on cite le projet de réalisation d'une unité de production de pneumatiques pour véhicules légers et utilitaires. C'est le fabricant «Iris», l'un des leaders de l'électronique en Algérie, qui a lancé cet important projet à Sétif, et ce, afin de répondre à la forte demande de pneus dont une bonne partie est importée des pays asiatiques et ne répond pas aux normes de sécurité. L'unité en question a pour objectif de couvrir 60% du besoin du marché algérien en pneus. Le premier pneumatique devrait sortir des ateliers de production au quatrième trimestre 2017. Selon le ministre de l'Industrie et des Mines qui a effectué une visite d'inspection, début janvier dans la wilaya de Sétif, cette unité d'une capacité de production de deux millions unités par an pour un marché national de six millions d'unités «permettra de passer à la sous-traitance destinée à l'industrie automobile» et partant contribuer à la diversification de l'économie et la réduction de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Lors de sa visite, le ministre n'a pas manqué de rappeler, au premier responsable du Groupe Iris, les mesures introduites dans la loi de Finances 2017 (LF-2017) visant à encourager l'investissement notamment dans ce créneau. Il s'agit d'exonérer des droits de douane et de la TVA, pour une période de cinq ans, les composants et matières premières importés ou acquis localement par les sous-traitants dans le cadre de leurs activités de production d'ensembles et de sous-ensembles destinés aux produits et équipements de la branche des industries mécaniques, électroniques et électriques. M. Bouchouareb a eu également à visiter une usine de fabrication de verre «Africaver» dans la wilaya de Jijel, et qui devra participer aux efforts de consolidation du domaine de la sous-traitance à travers la production de pare-brise, vitres latérales, rétroviseurs et prochainement des verres blindés pour les véhicules militaires. «Les différentes usines de montage en Algérie seront orientées vers l'usine de verre de Jijel, car elle dispose d'une certification selon les normes européennes», selon M. Bouchouareb. Implantée dans la zone industrielle d'Ouled Salah (wilaya de Jijel), et créée à la faveur de la filialisation de l'Enava en 1997, l'entreprise publique économique Spa Africaver compte parmi ses clients la Snvi, MDN, etc. Le ministre a visité aussi la société «Martur Algéria Automotive Siting», spécialisée dans la fabrication des sièges de voitures. Implantée dans la commune Es-senia (Oran), cette société sous-traite pour le compte de «Renault Algérie». S'exprimant devant la presse, en marge de sa visite d'inspection de cette société, le ministre a souligné que dans les cinq prochaines années, un taux d'intégration de l'ordre de 40, voire 50% sera atteint pour ce qui est de la pièce fabriquée en Algérie et destinée au secteur de l'automobile. Ce taux d'intégration, projeté dans les prochaines années, est, selon M. Bouchouareb, tout à fait «réalisable» et le sera «indéniablement» avec l'encouragement de la sous-traitance dans le secteur de la pièce de rechange automobile. Pour le ministre, un tissu de PME est en train de se développer autour des grands projets structurants à travers le pays dans le cadre de la sous-traitance. «L'objectif, selon lui, est de faire baisser la facture d'importation, diversifier et d'encourager le produit national.» Ces PME, assure M. Bouchouareb, seront accompagnées par le gouvernement au-delà des avantages octroyés dans la loi de Finances. En effet, le gouvernement, selon le ministre de l'Industrie, est actuellement, en train de réserver au niveau des parcs industriels, des espaces dédiés exclusivement à la sous-traitance. Il semble clair donc que le gouvernement est déterminé à développer ce créneau et partant diversifier l'économie et réduire notre dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. B. A.