Le Centre Kennedy pour les arts scéniques, à Washington D.C., abrite depuis hier jusqu'au 15 mars prochain un festival baptisé «Arabesque, l'art du monde arabe». Cette présentation des arts et de la culture arabes, selon un communiqué de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, est une première. Elle comprendra des concerts de musique, des spectacles de danse, des représentations théâtrales, des installations artistiques, des expositions de photos, de sculptures et de mosaïques. Il y aura également de la cuisine, de l'art, de la mode, un souk, soundscape, des conférences thématiques et d'autres manifestations. Organisé en coopération avec la Ligue arabe, ce festival verra la participation de plus de 800 artistes représentant 22 pays arabes. Durant le festival, les neuf niveaux du bâtiment du centre, de même que le restaurant, offriront un éventail des cultures arabes. L'accès à une multitude de manifestations et d'espaces d'expositions sera gratuit. Seules quelques manifestations seront payantes, à des prix raisonnables. L'Algérie sera représentée à ce festival par la compagnie chorégraphique la Baraka du chorégraphe franco-algérien Abou Lagraa, qui présentera Allegoria stanza, une pièce pour sept danseurs contemporains et trois danseurs de hip-hop, pour une fusion de hip-hop, danse contemporaine, et multimédias visuels, dans un décor signé Charles Picq. Pour la musique, 3 Marabouts, le dernier album de Djamel Laroussi, sera l'échantillon des différents genres musicaux algériens. Le guitariste et chanteur algérien Djamel Laroussi et son groupe multiethnique présenteront sur scène ce melting-pot de sonorités : afro, chaabi, raï, kabyle, jazz, reggae, pop, rock, soul,… qui constituent la trame musicale de cet album, et de la musique de Laroussi en général. Il y aura également du théâtre avec la compagnie Hammou Boutlélis d'Oran qui présentera Homme marié en vacances, un one-man-show écrit par Mourad Senouci et interprété par Samir Bouanani. La pièce sera jouée en arabe, avec des sous-titres en anglais. Adhen (l'appel à la prière) de Rabah Ameur-Zaimeche (2008, 93 min) sera l'échantillon cinéma. Pour la littérature, l'auteur algérien Anouar Benmalek participera aux côtés d'autres écrivains arabes d'expression française ou anglaise à une rencontre-débat au cours de laquelle ces «citoyens multilingues», qui ont créé une littérature grâce à laquelle ils sont parvenus à couvrir de vastes étendues d'espace et de temps et à toucher de multiples publics en plusieurs langues, exposeront leur vision sur leur rôle en tant qu'auteurs universels et l'influence de leurs cultures originelles et de leurs langues maternelles dans leur processus créatif. Le communiqué de l'ambassade américaine précise que le Centre Kennedy a déjà accueilli des artistes arabes mais c'est la première fois qu'il lance un festival de cette envergure qui présente l'art arabe comme il ne l'a jamais été aux Etats-Unis. «Je crois que l'art crée la paix et offre une fenêtre pour comprendre les gens», dira le président du Centre Kennedy, Michel M. Kaiser. «J'espère que ce festival sera un catalyseur pour le succès des relations entre le monde arabe et le monde occidental», a-t-il ajouté. H. G.