Les pouvoirs publics mènent depuis une dizaine d'années une course exaltée dans la réforme hospitalière avec tous ses segments (formation paramédicale, EPSP, EHS, médication, soin de proximité…). Bref tout ce qui concourt à niveler un secteur toujours en quête de perfection en particulier quand il s'agit de la prise en charge des citoyens. Constantine aura disposé de plusieurs projets depuis une quinzaine d'années. Son tissu sanitaire s'est étendu pour toucher quelques zones enclavées. Et a permis aux populations de bénéficier des prestations sans se déplacer parfois vers des structures mères pour un léger bobo. «Nul ne peut éclipser ce qu'a entrepris le secteur de la santé dans le pays. Constantine en a hérité d'un bon programme. Certes des retards restent perceptibles dans quelques zones. Réalisation de l'hôpital mère et enfants à la nouvelle ville Ali-Mendjeli et dont la date de livraison est prévue pour la fin de l'année, les extensions du CAC, centre anti-cancer au CHU Benbadis, et de la maternité de Sidi Mabrouk. Mais globalement en matière de prise en charge du patient le maillage aura atteint des proportions honorables», nous dit gestionnaire local. Plateaux, techniques confortés, externalisation et soins à domicile suivent leur cadence. En dépit de ses acquis, il reste à multiplier des efforts pour assurer aux populations des prises en charge adéquates avec une thérapie sans faille. Radiologie et médication doivent subsister. Ayant été mise sur rails il y a quelques années la santé de proximité récolte ses premiers résultats. D'aucun parmi les gestionnaires pariait sur une étendue de trois à quatre années pour se targuer la réussite de cette cartographie. «La santé de proximité a besoin de gestionnaires compétents pour la propulser réellement au chevet des patients», avisent couramment des spécialistes. En clair, des ressources humaines qualifiées composent l'essentiel pour cette option émise par les pouvoirs publics. Les thérapies lourdes demeurent le talon d'Achille de ce secteur vital en Algérie. Une situation qui sourit aux structures privées, et leurs accointances. L'allègement, dont bénéficient les réalisations mères c'est-à-dire des CHU, aura certes décongestionné les services pour les affecter à des missions plus importantes (des urgences chirurgicales par exemple), il est toujours des rushes manifestes se formant au seuil des pavillons. La sensibilisation des individus surtout leur information sur le recours systématique à la salle de soin de leur résidence est deux pivots relayés timidement. Le réflexe de rallier le centre hospitalier universitaire reste de mise quoique la santé tente de se rapprocher davantage du citoyen. Ces indicateurs ne masquent en rien le ratio de la prise en charge qui est estimé selon des statistiques à 1 polyclinique/3 0000 habitant, un spécialiste pour 1 334 habitants. Tandis que l'occupation des lits au CHU Benbadis est de l'ordre de 73% contre 50% dans les établissements spécialisés. Une courbe éclairant sur la convoitise exprimée pour les hôpitaux noyaux. Une bouffée d'oxygène pour la région de Didouche Mourad avec la mise en service de l'ex-Hôpital militaire converti en structure hospitalière universitaire notamment avec une section pluridisciplinaire urgences médico-chirurgicale, oncologie médicale, de chirurgie générale, de médecine interne… S'agissant de la prise en charge de la maladie cancéreuse, le CHU aura brillé avec ses moyens de bords et son staff qualifié en ayant pris en charge les patients wilayas limitrophes. L'ouverture des CAC de Batna, d'Annaba et de Sétif atténue un tant soit peu la situation. Une courbe plutôt variable : la santé souffre encore à Constantine avec l'absence se spécialisations permanentes ce qui complique la tâche aux personnes. L'ophtalmologie, la greffe rénale se cherchent encore pour compléter le puzzle. Sans omettre la gynécologie-obstétrique dépassée par des gestes automatiques «césariennes et accouchements», vu le flux des femmes, estimé, selon la même source, à plus de 30 000 accouchements/an à l'hôpital «Mère-Enfant» de Sidi Mabrouk et CHU. Du coup la spécialité du service de gynéco-obstétrique est substituée à une simple «maternité» où la césarienne et le travail de sage-femme prédominent. Pour dire que la rénovation des services, après fermeture ou encore l'informatisation, et autre procédé de modernisation opéré dans le secteur d'une manière générale doivent être accompagnés, de l'avis de spécialistes, d'une batterie de mesures pour traiter d'autres malaises soulevés dans le secteur de la santé en Algérie. Le maître mot prise en charge demeure le souhait de tout patient en souffrance. La pénurie dans certaines molécules, les pannes parfois injustifiées de quelques appareils d'exploration (scanner et IRM), cela ne pourra être absorbé, voire dissimulé par les prouesses protocolaires de partenariat dans le secteur. La réalité illustre quelques malaises. N. H.