Nos footballeurs se distinguent sur les arènes africaines par des comportements déplaisants qui les rabaissent et écornent au passage l'image de leur pays. Indiscipline, disputes, insultes, accrochages, contestations de l'arbitre, nos joueurs foulent au pied les règles élémentaires de la bienséance et de l'éthique sportive. Nos footballeurs se distinguent sur les arènes africaines par des comportements déplaisants qui les rabaissent et écornent au passage l'image de leur pays. Indiscipline, disputes, insultes, accrochages, contestations de l'arbitre, nos joueurs foulent au pied les règles élémentaires de la bienséance et de l'éthique sportive. Faute de s'illustrer sur les terrains par des prouesses techniques et un jeu collectif efficace, nos représentants dans diverses compétitions continentales, comme de vulgaires goujats, s'emportent vite et se laissent aller à des écarts de conduite qui renseignent sur le climat délétère qui règne dans le groupe et le désordre manifeste de nos délégations. A Monrovia (Libéria), en match préliminaire de la coupe de la CAF, deux joueurs de la JSK se sont donnés en spectacle à la grande surprise du public et des athlètes de l'équipe adverse. Les défenseurs Berchiche et Redouani ont étalé, en pleine compétition, leur animosité réciproque, en donnant libre cours à leurs vils instincts. Crachats, injures et gros mots, les deux effrontés ont failli en venir aux mains si ce n'est l'interposition de leurs collègues et adversaires du jour. Cet incident malheureux entache le blason du club le plus titré d'Algérie, qui traverse en ce moment une phase très délicate. Toujours au tour préliminaire de la CAF, un joueur du MCA - Abdelmalek Mokdad, en l'occurrence - a gravement manqué de respect à son coach à Accra (Ghana) suite à son remplacement par un de ses coéquipiers. En quittant le terrain, l'insolant avait abondamment invectivé son entraîneur au su et au vu de tous les présents. Cédant à la colère, Kamel Mouassa a violemment pris à partie son protégé avant que les autres membres du banc et les officiels de la CAF ne s'interposent pour stopper le triste duel. Le doyen des clubs algérien, qui retrouve ses sensations après un long passage à vide, montre ainsi sa vulnérabilité et son peu d'organisation. Ce type de comportements honteux ne concerne pas uniquement ces deux clubs ou les autres équipes, mais affecte aussi les sélections nationales. En match de la CAN-2017 face à la Tunisie, le meneur de jeu de l'équipe nationale, Yacine Brahimi, mécontent de se faire suppléer par son collègue Sofiane Henni, a donné un grand coup de pied dans la glacière qui se trouvait au banc des remplaçants, en bravant grossièrement son coach, Georges Leekens. Au cours d'un autre match de l'équipe nationale à Alger, les attaquants Islam Slimani et Ryad Boudebouz se sont ouvertement accrochés pour tirer un pénalty accordé aux Verts. Une attitude d'amateurs indigne d'un international. Dans les vestiaires, les athlètes, organisés en clans, font la loi et décident de tout. De nombreux coachs ont été limogés par leurs joueurs qui se révoltent pour deux fois rien. Ces attitudes antisportives contaminent les tribunes et suscitent l'ire des galeries qui se mêlent aussi de la gestion de nos clubs. Cette anarchie absolue entretient un climat de défiance et de violence à tous les niveaux. La dérive, longtemps tue et tolérée, est en passe de créer de sérieux problèmes à l'ordre et à la sécurité dans les stades. Des fans survoltés tentent à chaque fois d'attaquer leurs propres joueurs ou ceux de l'équipe visiteuse avec des armes blanches et des gourdins. La semaine dernière, des inconditionnels du MOB, fortement secoués par le nul concédé à domicile face à l'USMA, ont lancé un violent «assaut» contre les vestiaires. Si ce n'est l'intervention de la police, le «raid» des Crabes aurait fait de grands dégâts. Bilan : une trentaine d'agents de l'ordre ont été blessés dont trois grièvement touchés. Le mal a atteint des proportions incroyables. Il est grand temps de mettre un terme à cette anarchie en commençant par le commencement. Des sanctions très lourdes doivent être prononcées contre les joueurs qui enfreignent les règles du jeu et de la bonne convenance, dans et en dehors des terrains. Il est impératif d'assainir et de moraliser le milieu nauséabond du football. Il y a péril en la demeure et le mal déborde visiblement des arènes sportives pour se déverser dans la rue. Les instances sportives, le ministère de la tutelle et les pouvoirs publics de manière générale (Intérieur, Justice…) doivent absolument réagir avant que la situation ne se corse davantage. Il est utile de rappeler aussi que l'image du pays se trouve sérieusement écorchée à l'étranger par des joueurs inconscients de leur rôle et des exigences élémentaires de leur métier. K. A.