Le coach mouloudéen aurait dû se garder de répondre au joueur, car il avait une équipe qui était en train de jouer à ce moment-là. Dans l'affaire de l'incident qui s'est déroulé dimanche en Coupe de la CAF, à Accra, incident qui a eu pour origine le joueur du MC Alger, Abdelmalek Mokdad, la presse ne s'est pas gênée pour tomber sur ce dernier. Il ne fait pas de doute que ce joueur mérite d'être sanctionné et de la plus exemplaire des manières. On ne peut tolérer que des sportifs se laissent gagner par la colère et verser dans les comportements les plus condamnables. Seulement, il est un autre acteur qu'on cherche à présenter comme étant la victime de ce qui s'est passé au Ghana alors qu'il est aussi coupable que Mokdad. On veut parler de l'entraîneur du MCA, Kamel Mouassa, l'homme sans qui l'évènement aurait très bien pu ne pas prendre l'ampleur qu'il a eue. En effet, des joueurs qui sortent du terrain en insultant on en a vu, et des tas. Dans la plupart des cas, le coach sait rester de marbre et ne tombe pas dans la provocation. Il a une équipe à coacher parce qu'elle est sur le terrain et qu'elle joue. Son esprit doit être entièrement tourné vers elle. S'il estime que le fautif a dépassé les bornes, il a la possibilité de demander à ses adjoints de procéder à son évacuation hors du banc des remplaçants et de l'emmener prendre sa douche au vestiaire. Mouassa n'a rien fait de cela. Il a fauté en cette circonstance alors qu'il a une sacrée expérience du terrain. Pis, il ne s'est pas gêné d'abandonner le coaching de son équipe pour aller vers Mokdad et lui dire ses vérités emplies de colère. Dans le fond, c'est bien Mouassa qui a été à l'origine de la mêlée qui a obligé l'arbitre à interrompre le match et à la police d'intervenir. Si l'entraîneur mouloudéen avait su boucher ses oreilles et continuer à diriger son équipe, l'incident se serait arrêté là. Mais Mouassa a décidé d'agir à sa manière pour aller répondre au joueur et amener la situation à dégénérer. Il est, donc, aussi coupable que Mokdad. Cette affaire n'a pas manqué de faire réagir le ministère de la Jeunesse et des Sports par le biais d'un communiqué où il indique : «Suite aux incidents et dérapages ayant émaillé la participation de certaines délégations algériennes lors des compétitions organisées à l'étranger, le MJS rappelle à l'ensemble des dirigeants, des sportifs et des staffs techniques et administratifs l'obligation d'adopter une conduite exemplaire basée sur le respect de l'éthique et du fair-play.» Cela suppose que ce département a constaté que l'évènement a pris trop d'importance. Du reste, il ne concerne pas que le Mouloudia d'Alger puisqu'à Monrovia, où la JS Kabylie a joué son match de la Coupe de la CAF, on rapporte qu'une altercation verbale a opposé deux des joueurs, Redouani et Berchiche, du club des Canaris et que l'un des deux, Redouani, a refusé de reprendre le jeu en seconde période estimant qu'il n'avait plus le cœur à jouer. Si on ajoute les comportements inadmissibles de certains joueurs lors des matches de championnat, on se dit que les clubs ne savent pas gérer ces derniers. La FAF a du travail en ce sens.