Je suis heureux de m'adresser à vous à l'occasion de la célébration du 61e anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et du 46e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. En effet, la célébration de la date du 24 février 1956 se veut un renouement avec la gloire de notre histoire, la Révolution de novembre qui a abouti à notre indépendance nationale, une révolution lors de laquelle la classe ouvrière a été une réserve de nationalistes et de Moudjahidine et une source de sacrifices incommensurables signés par des dizaines de milliers de nos travailleurs à leur tête le martyr symbole Aïssat Idir. Je salue en cette occasion la direction de l'Union générale des travailleurs algériens qui a choisi la ville de Djelfa pour célébrer cet anniversaire mémorable, un choix qui marque la place importante des zones rurales de l'Algérie durant la Guerre de libération, avec leurs montagnes, leurs plaines et leur désert où nos vaillants Moudjahidine trouvaient refuge aux côtés de notre valeureux peuple. En évoquant la contribution des travailleurs algériens à notre lutte de libération, je dois, par devoir de justice et d'équité, rappeler qu'ils ont assuré, qu'ils fussent à l'intérieur du pays ou en exil, une autonomie financière exceptionnelle à notre glorieuse révolution permettant à notre combat libérateur d'être souverain dans ses décisions. L'esprit nationaliste a été le moteur de la mobilisation des travailleurs du secteur des hydrocarbures lorsque l'Etat algérien a pris la décision de nationaliser cette richesse nationale. Ce sont nos travailleurs et nos ingénieurs qui ont assuré le succès de la démarche de nationalisation des hydrocarbures à une période où de telles mesures étaient un défi pour les sociétés pétrolières mondiales. Cette décision, couronnant le recouvrement de la souveraineté totale de l'Algérie, est venue consacrer, à la faveur d'une heureuse coïncidence historique, la création de l'Union générale des travailleurs algériens et la nationalisation des hydrocarbures, un 24 février. Si l'on devait méditer sincèrement et objectivement l'héroïsme des travailleuses et travailleurs algériens, il suffit de rappeler leur résistance et leur combat durant les années de braise et de la tragédie nationale, pour que l'Algérie demeure debout et que son économie prospère au milieu de la destruction et du terrorisme. La classe ouvrière a payé, durant cette épreuve, un lourd tribut de martyrs du devoir national dans les usines et les administrations dont le seul tort était d'avoir voulu que l'Algérie reste debout. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens Abdelhak Benhamouda fut le symbole de ce martyre et de ces sacrifices. Si les travailleuses et travailleurs étaient à l'avant-garde à l'appel de la patrie pour la sauver de la destruction et du chaos, ils étaient aussi mobilisés et engagés en faveur de l'option de la concorde civile et de la paix et la réconciliation nationales, des options inspirées des valeurs de notre religion et imprégnées de l'unité de notre peuple, elles constituèrent le pont qui a permis à l'Algérie de passer de la tragédie et de la tourmente à la scène de la construction et l'édification et de la paix et la fraternité. La mobilisation constante des travailleurs et travailleuses de l'Algérie procède véritablement de leur sens de citoyenneté et de leur fierté des principes de notre glorieuse révolution, dont la Déclaration du 1er Novembre a proclamé le combat libérateur en lui traçant un objectif clair, à savoir l'édification d'un Etat démocratique et social dans le cadre des préceptes de notre religion. En effet, l'Algérie est demeurée, depuis le recouvrement de son indépendance, attachée à ses options sociales et n'a cessé d'œuvrer à la concrétisation d'un développement économique à même de conforter la souveraineté nationale et garantir la dignité du citoyen. L'Etat de l'Algérie postindépendance a œuvré avec détermination à effacer les stigmates de l'enfer colonial, notamment en matière de privation d'enseignement, de logement, d'emplois voir même de famine. L'Algérie s'est attelée dès lors, avec de faibles revenus, à assurer l'emploi et l'enseignement à ses enfants et à insuffler la vie dans les quatre coins du pays. La décision de nationaliser les hydrocarbures de notre pays, vint alors pour renforcer les revenus de l'Algérie et propulser le développement, la construction et l'édification. La décision de nationalisation a été également suivie de deux plans quadriennaux de développement ayant changé profondément l'image de l'Algérie, qui entra alors de plein fouet dans l'ère de l'industrialisation, de la construction des universités, la promotion de l'agriculture, l'édification des hôpitaux et d'autres réalisations à travers le territoire national. Les travailleurs et les travailleuses ont été les premiers à tirer profit de ces options économiques dont ils sont, en même temps, les artisans sur le terrain grâce à leur effort et à la sueur de leur front mais aussi grâce à leur enthousiasme débordant. En effet, nous nous rappelons tous, chers frères et chères sœurs, de la fierté de notre peuple à travers ses différentes générations, de l'Algérie du développement et de construction, l'Algérie de l'acier et du fer, l'Algérie reconnaissante à la paysannerie et du Fellah, l'Algérie des étudiants, de la science et de la technologie, l'Algérie des industries de transformation des hydrocarbures. Il est vrai que cette dynamique et ce processus de développement se sont heurtés à une tragédie nationale douloureuse et meurtrière qui a coûté à l'Algérie des dizaines de milliers de victimes, des centaines d'usines détruites et des milliards de dollars de pertes. Il est également vrai que la situation sociale de notre peuple, et de nos travailleurs en particulier, s'est détériorée durant les années de la tragédie nationale, des années qui ont pesé lourd sur l'Algérie en termes d'endettement extérieur insoutenable. Et c'est là que nous prenons toute la mesure de la réconciliation nationale, qui a permis au pays d'amorcer un retour à l'édification dans un climat de paix et de stabilité. Notre pays a renoué, pendant près de quinze années, avec l'ère de la construction et l'édification, l'ère de la dignité et de la fierté. Une ère où les travailleuses et travailleurs étaient, encore une fois, la force motrice et, dans le même temps, les bénéficiaires des fruits de cet effort. Nul besoin d'énumérer ce qui a été réalisé durant cette période en matière de logement, de structures sanitaires, d'écoles, d'universités et d'infrastructures de base sans compter les autres réalisations et projets à caractère économique dans divers domaines. Si je m'arrête avec vous, à travers ce message, sur les stations de gloire et d'édification et les situations de crise et d'épreuve qui ont été suivis d'un départ nouveau et fort sur la voie de la construction et de la prospérité, c'est en fait, pour vous faire parvenir un appel d'espoir en les potentialités de l'Algérie. Un appel à la résistance face aux soubresauts de la crise financière actuelle, un appel à la méditation sur les sacrifices de nos aïeux afin de sortir, encore une fois, triomphants de notre situation financière difficile. Vous êtes, frères et sœurs travailleurs, conscients que notre pays subit aujourd'hui les retombées d'une crise économique qui secoue les pays avancés accompagnée d'un recul des cours du pétrole et des fluctuations de son marché mondial. Et ce, malgré les initiatives de notre pays qui ont permis récemment d'apporter une légère amélioration des prix des hydrocarbures. Et si les causes des difficultés financières actuelles de notre Etat étaient exogènes, elles ne sont pas sans impact sur la cadence du développement. Un impact que nous avons contenu grâce aux mesures clairvoyantes prises tout au long de ces dernières années. Cependant, la véritable victoire pérenne sur cette crise financière est celle de mettre l'Algérie à l'abri de son itération tout comme elle exige de nous, Algériennes et Algériens, une relance solide et multidimensionnelle aux fins de remettre sur rail le processus de construction de l'économie nationale, une économie libérée de l'hégémonie des hydrocarbures et diversifiée à l'image de la diversification des capacités agricoles, touristiques, minières, industrielles et autres de notre pays. Au cœur même de cette bataille que le devoir national nous dicte de mener, mes frères et sœurs travailleurs, vous représentez le bouclier de l'Algérie et l'exemple à suivre pour perpétuer ce noble objectif et conforter nos choix nationaux et sociaux hérités de notre glorieuse révolution. Des choix désormais inscrits au centre de nos constantes nationales. En effet, l'Etat se doit de poursuivre et d'accélérer l'exécution de nos programmes nationaux de réformes initiés dans les différents secteurs économiques et administratifs. L'Etat se doit également d'apporter davantage d'harmonie entre son attachement à préserver le pouvoir d'achat des travailleurs et la prise en charge de la couche démunie, d'une part, et la régulation du marché et la protection des consommateurs de la spéculation, de l'érosion de leurs revenus et de la dégradation de leur niveau de vie, d'autre part. Vous devez, vous aussi, mes frères travailleurs et mes sœurs travailleuses, gagner la bataille de la production, de la productivité et de la compétitivité afin de garantir l'accès de nos produits aux marchés extérieurs. Nous devons faire évoluer notre vision du capitalisme national intègre et du partenariat étranger équitable en tant que partenaires stratégiques des travailleurs pour le développement économique, et, partant, accepter plus aisément les réformes nécessaires pour l'amélioration des conditions d'investissement dans notre pays. Du fait de ce saut qualitatif, il nous incombe aujourd'hui de garantir l'avenir de notre économie et le développement de notre pays et de ne pas prêter attention aux thèses dogmatiques et discours pessimistes. Un saut qui, je le rappelle encore, implique que nous méditions les positions de notre peuple et ses combats menés par le passé pour la liberté d'abord et le développement ensuite afin de nous en inspirer. L'Algérie demeurera le pays de la fierté et de la dignité pour tous ses enfants, un pays garantissant le droit à une vie décente à l'ensemble des citoyens et citoyennes, un pays attaché à la protection des droits de ses travailleuses et travailleurs et de ses retraités, un pays soucieux de la préservation de l'avenir de ses générations montantes. C'est donc là mon message pour mes frères travailleurs et mes sœurs travailleuses, un message qui fait appel aux volontés dont vous êtes les dépositaires, un message qui vous exhorte à l'édification, vous les bâtisseurs, un message que nous lançons tous à notre chère et digne patrie.