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Les commissariats de l'espoir
Les sûretés urbaines de proximité commencent à porter leurs fruits
Publié dans La Tribune le 25 - 02 - 2009


Photo : Riad
Par Abderrahmane Semmar
En ce début d'après-midi, au bidonville Kariet Chouk, situé en contrebas de la cité 2 248 logements d'Aïn Naadja, le soleil commence à darder ses flèches acérées. Ici, près de 800 familles vivent dans des baraques de fortune construites en parpaing et recouvertes de tôle ondulée. Se déclinant sur une plaine où jadis un colon français y faisait prospérer toutes sortes de cultures, le bidonville de Kariet Chouk ressemble trait pour trait à une casbah où les petites ruelles et les maisonnettes s'enchevêtrent comme les fils d'un écheveau. Sauf que dans ce village hors du temps, les murs fissurés et la terre rougeâtre suintent le mal-vivre et la précarité.
Et dans ce tableau de misère, seules quelques balançoires, proches de la sûreté urbaine, laissent transparaître une lueur d'espoir.
L'image peut paraître insolite, mais ce commissariat en préfabriqué, implanté près de ce bidonville, depuis juillet 2008, se veut être un symbole. En effet, il y a de cela quelque temps, dans cette zone de non-droit, où tous les trafics avaient pignon sur rue, il était impensable de voir des hommes en uniforme débarquer pour imposer la loi à tous les maquereaux et les trafiquants du coin. A Kariet Chouk, comme dans tous les bidonvilles de Gué de Constantine, d'Aïn Naadja et de Semmar, le cœur des habitants palpitait au rythme de la peur que des bandes armées provoquaient au quotidien. Le couteau à cran d'arrêt, le rasoir et le poignard circulaient sous le manteau. En plus des altercations violentes et des rixes quasi quotidiennes, de véritables batailles rangées opposaient des bandes rivales, des alcooliques et des drogués, originaires de différents bidonvilles du secteur, ensanglantant souvent les environs de Kariet Chouk.
«Nous avons nettoyé le secteur de sa vermine»
Fort heureusement, depuis l'arrivée du commissaire Amirouche et de sa «troupe», de jeunes policiers pleins de vivacité et de fougue, une véritable révolution a eu lieu dans cette zone, livrée depuis toujours aux malfrats.
Une révolution qui a bouleversé les mœurs et transformé carrément la vie des habitants de Kariet Chouk.«El hamdoullah, la situation s'est beaucoup améliorée dans ce quartier. Auparavant, nous étions livrés aux délinquants qui nous rackettaient, nous agressaient, nous menaçaient en toute impunité. Il ne se passait pas un jour dans ce bidonville sans qu'un crime crapuleux soit déploré. On vivait un enfer ; aujourd'hui, Dieu merci, on retrouve la sécurité», confie tout de go Mahmoud, 43 ans, l'un des premiers habitants de ce bidonville, naguère complètement oublié par les autorités locales. «Durant plusieurs années, nous ne pouvions même pas sortir toutes seules. On pouvait être agressées à n'importe quel moment. Des ivrognes et des drogués assiégeaient nos demeures en permanence. C'était une époque vraiment trouble», témoigne Fatima, qui habite avec son mari et ses enfants depuis plus dix ans le bidonville de Kariet Chouk. Notre interlocutrice se montre aujourd'hui nettement plus rassurée.
Pour elle, l'installation de la nouvelle sûreté urbaine de proximité a tout changé. De son côté, le commissaire Amirouche promet de poursuivre l'opération de nettoyage des lieux. «On a débarrassé le secteur de sa vermine. Ici, c'était une zone de non-droit. De la drogue à la prostitution, en passant par le crime organisé et le vol par effraction, ce site pullulait de brigands. C'est pour cela que nous avons commencé par un travail d'approche afin de rétablir l'ordre et la sécurité», révèle le commissaire. Animé d'une volonté à toute épreuve et d'une combattivité sans faille, le commissaire Amirouche a compris, dès le début, la délicatesse de sa tâche. La structure dont il a la charge est un projet pilote. «Nous sommes une sûreté urbaine de proximité. Nous avons un rôle très particulier car nous avons investi des quartiers sensibles et chauds où les habitants n'ont pratiquement aucun rapport avec les services de sécurité. A Kariet Chouk, les agents de la Protection civile ou les ambulanciers ne pouvaient intervenir pour acheminer un blessé ou un malade à l'hôpital par crainte d'être agressés par des voyous. En plus d'assurer la sécurité, notre rôle est aussi de gagner la confiance des citoyens de ces zones sensibles. Nous nous devions de leur expliquer que la loi les protège. Qu'il y va de leur intérêt de coopérer avec nous afin d'être libérés du pouvoir de la pègre», explique le commissaire, qui se dit satisfait de son bilan. Les citoyens que nous avons interrogés sur les lieux partagent largement ce constat. Les actes de violence ont cessé, des centaines de voyous ont été arrêtés, des maisons qui servaient de lieux de débauche ont été démolies, ce qui a amené les habitants de Kariet Chouk à renouer progressivement avec la quiétude. Mais, le plus remarquable dans cette action de rétablissement de l'ordre, c'est certainement ce lien affectueux et cet échange harmonieux qui se sont tissés, depuis, entre policiers et habitants. «C'est grâce à eux que l'on vit aujourd'hui dans une totale sécurité. Par le passé, on ne pouvait même pas partir rendre visite à des proches et laisser sa maison vide, de peur d'être cambriolés. Parfois, des bandes attaquaient des familles sans défense pour les dépouiller de tout ce qu'elles possédaient. Désormais, tout cela a disparu. Ces bandits ont été arrêtés depuis l'ouverture de ce commissariat», se rassure pour sa part Ahmed, qui coule aujourd'hui, avec sa petite famille, des jours plus paisibles et des nuits plus calmes.
Des médiateurs citoyens-pouvoirs publics
Intervenant sur d'autres volets, le commissaire Amirouche veille également à l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Il a interpellé à maintes reprises les services de l'APC pour installer des bacs d'ordures, colmater les fuites d'eau et veiller à l'entretien des routes. Il va même jusqu'à saisir Sonelgaz pour remédier aux fréquentes coupures d'électricité. «Nous sommes également les médiateurs entre les citoyens et les pouvoirs publics.
Nous faisons de notre mieux pour rapprocher les uns des autres. On cherche à tout prix à venir à bout des frustrations car c'est la marginalisation qui alimente les maux sociaux. Et ces derniers entraînent la délinquance et la criminalité», révèle encore notre
interlocuteur, qui privilégie toujours le dialogue et la prévention afin d'éviter d'en arriver à la répression. Policiers de proximité, policiers de l'espoir. Ce n'est guère une exagération, car l'insécurité dans certains sites sensibles freine tout effort de développement local. Des
commissariats comme celui de Kariet Chouk, il en existe six à travers la commune de Gué de Constantine. Une commune qui compte le plus grand nombre de bidonvilles. Globalement, 27 sûretés urbaines de proximité (SUP) ont été mises en place dans la wilaya d'Alger au cours de l'année 2008.
A regarder de plus près le travail accompli par la plupart de ces SUP, l'on peut aisément applaudir cette expérience qui a permis, du moins, de réconcilier des citoyens défavorisés avec les services de sécurité. De plus, les habitations situées dans le périmètre immédiat à ces structures ont été alimentées en eau potable, en électricité et d'autres installations. Les services de la Sûreté nationale, en concertation avec les autorités locales, ont opté pour cette méthode afin de freiner l'expansion des bidonvilles, véritables générateurs de maux sociaux, dont le crime organisé. A côté de chaque SUP, une annexe de l'APC a été également réalisée.
Dans ces cellules de proximité, des services d'état civil tentent de répondre au mieux aux exigences des citoyens. Aujourd'hui, à Sidi Moussa, Baraki, Bourouba, Bachdjerrah et Aïn Naadja, les habitants de plusieurs bidonvilles n'effectuent plus des kilomètres pour trouver un poste de police afin d'y déposer plainte. Dans ces commissariats en préfabriqué, ils trouvent une oreille attentive à même de leur procurer du réconfort. La police de proximité n'en est certes, qu'à ses débuts, mais ces quelques pas franchis en disent long sur les progrès qui seraient réalisés si elle venait à être généralisée à travers tout le pays. Pour le moment, elle a au moins le mérite de prouver enfin que l'insécurité n'est pas une fatalité dans notre pays.


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