Les travaux de réhabilitation des immeubles dans la capitale ont concerné jusqu'ici les édifices qui se trouvent sur les artères principales et les grands boulevards. Les travaux de réhabilitation des immeubles dans la capitale ont concerné jusqu'ici les édifices qui se trouvent sur les artères principales et les grands boulevards. En pénétrant dans les quartiers situés au cœur d'Alger-Centre, le visiteur est surpris par l'état de dégradation et de vétusté des bâtiments qui constituent l'essentiel de la cité. A partir de l'avenue Pasteur, dont les immeubles ont été majoritairement restaurés, toutes les ruelles perpendiculaires qui y aboutissent, jusqu'à la rue Dr Saadane, ont été délaissées, du moins mis en attente. Cela renseigne sur la démarche des pouvoirs publics dont la consistance se limite à prendre en charge seulement «ce qui saute au yeux», le reste constitue l'envers hideux du décor. Pour descendre au boulevard Dr Saadane, des escaliers aussi vétustes et insalubres que les bâtiments y conduisent. Si ces escaliers continuent à être fonctionnels, c'est du ressort du miracle, car à la moindre chute de pluie, les riverains que nous sommes nous nous attendons au pire. A l'intérieur des immeubles, les cages d'escalier, sombres et insalubres, amorcent un parcours sinueux et improbable. Pour atteindre les appartements des étages supérieurs, il faut nécessairement franchir ces escaliers accrochés aléatoirement aux murs, d'où pendent des fils électriques et des toiles d'araignées. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé qu'après chaque démolition d'une bâtisse ou d'un immeuble, des projets visant la création d'espaces verts, des parkings ou jardins publics seront entamés afin d'aérer les quartiers. La rénovation urbaine constitue désormais une véritable préoccupation des pouvoirs publics, mais ce qui a été constaté sur le terrain et au niveau de certains quartiers qui ont connu le relogement des habitants occupants de vieilles bâtisses n'augurent pas du bon déroulement des opérations de rénovation dont a évoqué le Premier ministre. A Bouloughine à titre d'exemple, des habitants ont été relogés et des immeubles ont été démolis depuis presque deux ans et aucun projet d'utilité public n'a été concrétisé à savoir la réalisation d'espaces verts ou parkings publics dans les assiettes récupèrées. Il ne faut pas ignorer qu'au niveau de certains quartiers comme Hydra, Ben Aknoun et Aïn Benian, l'opération de réhabilitation a donné bel et bien ses fruits. Certaines communes connaissent un retard dans le lancement des projets, alors que d'autres sont en phase finale. Par ailleurs, si dans un premier temps, la priorité de restauration du vieux bâti est accordée particulièrement au centre historique de la capitale, c'est qu'il y a vraiment urgence, compte tenu de l'impératif imposé par une dégradation incessante du patrimoine architectural se composant essentiellement de bâtiments abritant des institutions publiques, mais aussi des appartements à usage d'habitation. En effet, nombre de ces immeubles relevant des communes, situés au cœur d'Alger, construits à partir de 1842, selon le modèle architectural dit «haussmannien», (relativement à l'œuvre urbanistique de Georges-Eugène Haussmann, préfet de la Seine, France), sont en décrépitude avancée. Cette dégradation est perceptible sur les façades et les murs composant ces bâtiments gagnés par l'usure, après avoir été longtemps privés d'un minimum d'entretien et de réparation, encore moins de fortification, ce qui aurait pu constituer, d'ailleurs, un «rempart» à même de résister aux multiples agressions de la nature. D'ailleurs, les experts du domaine soulignent que ces immeubles nécessitent d'«avoir un carnet de santé et d'entretien», pour reprendre l'avis des architectes-urbanistes qui sont au fait de la situation urbanistique de la ville Alger, cités par l'APS. S'agissant de la mise en œuvre de ce plan de rénovation du vieux bâti, un expert a expliqué la procédure qui consiste dans un premier temps à un travail d'analyse, suivi d'un diagnostic du bâtiment, et enfin établir une fiche qui sert à l'élaboration d'un «carnet de santé de ces structures urbaines», avant de déterminer un autre «carnet spécifique» là encore concernant les besoins en matière d'entretien et de réparation, a-t-il indiqué. Ce même spécialiste a précisé également que cette démarche reflète une politique qui conviendra de mener à long terme. En effet, il s'agit d'un plan global qui devra être opérationnel, non pas d'une façon conjoncturelle, mais périodiquement et d'une manière régulière. Ainsi, toujours selon cet expert, il sera question de rénover la plomberie tous les 20 ans, l'électricité tous les 15 ans, la peinture tous les 10 ans et, enfin, les travaux de renouvellement de la boiserie tous les 25 ans, a-t-il précisé F. O.