La délégation algérienne qui s'est déplacée à la 10e session du Conseil d'association Algérie-UE, dont les travaux se sont ouverts hier à Bruxelles, a réussi sa mission en obtenant la signature de trois contrats d'un montant global de 40 millions d'euros pour des programmes d'appui au développement des énergies renouvelables, à la réforme des finances publiques et enfin à la mise en œuvre de l'Accord d'association. Trois axes prioritaires pour l'Algérie inscrits dans le document de référence de l'Accord d'association qui a été, faut-il le préciser, révisé à la demande de l'Algérie qui a fortement participé à sa rédaction. Pour l'Algérie, il était nécessaire de centrer les relations avec l'UE durant les prochaines années sur un rééquilibrage des intérêts économiques, notamment la diversification de l'économie algérienne. La pêche, la technologie, les ressources humaines, l'industrie et l'agriculture font partie des grands axes que l'Algérie a mis en place pour les développer en commun durant les cinq à dix prochaines années avec l'UE. Hier, la délégation algérienne, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a obtenu l'engagement de l'UE à bâtir un partenariat «plus substantiel et affirmé» avec l'Algérie. C'est du moins ce qu'a déclaré la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. «Nous sommes engagés à construire un partenariat bilatéral plus substantiel et affirmé», a-t-elle dit, cité dans le rapport annuel sur l'état des relations UE-Algérie publié à l'occasion de la 10e session du Conseil d'association. La chef de la diplomatie européenne a estimé que les relations bilatérales ont été «particulièrement intenses» depuis le dernier Conseil d'association tenu en juin 2015, relevant que «des progrès ont été réalisés dans de nombreux domaines de coopération, tant bilatérale que régionale». De son côté, le commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations sur l'élargissement, Johannes Hahn, a réitéré le soutien de l'UE à l'Algérie «dans son processus de réformes politiques et macroéconomiques structurelles récemment engagées», estimant que ces réformes «permettront de resserrer les liens qui unissent les deux peuples». Dans ce rapport élaboré conjointement par la Commission européenne et le Service européen pour l'action extérieure (Seae), l'UE soutient que l'Algérie dispose de «capacités sécuritaires élevées» qui lui permettront de lutter «efficacement» contre le terrorisme et le crime transfrontalier, faisant état de l'existence de «discussions dans ces domaines» entre les deux parties. «L'Algérie continue de jouer un rôle clef de médiation notamment en Libye et au Sahel», a affirmé l'UE dans son rapport, rappelant que l'Algérie est le premier pays de la rive Sud de la Méditerranée à participer au Mécanisme européen de protection civile et à signer un arrangement avec la Commission européenne. L'UE fait état des progrès et réformes récemment engagées par l'Algérie et des priorités de coopération entre l'UE et l'Algérie, axés autour des secteurs d'intérêt mutuel tels qu'identifiées dans les nouvelles «priorités de partenariat». L'UE s'est félicitée également de la coopération algéro-européenne dans le domaine stratégique de l'énergie, qui s'est avérée «très fructueuse» depuis 2015. «Les autorités algériennes ont adopté plusieurs plans sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'action environnementale, le développement durable, l'eau, et ratifié l'accord de Paris sur le climat», souligne le rapport. Le document fait état également de progrès dans la coopération et le dialogue en matière de recherche et développement, d'enseignement supérieur, et de protection et valorisation du patrimoine culturel algérien. A noter que le Conseil d'association a examiné les thèmes des priorités du partenariat UE-Algérie, particulièrement la question de la mise en œuvre de la Constitution algérienne, la gouvernance et la société civile, le soutien à la diversification de l'économie algérienne et les relations commerciales. Il s'est penché également sur la problématique de la migration et la mobilité. Ramtane Lamamra et Federica Mogherini, ont discuté de la situation régionale en Libye, au Mali et au Sahel. Ils ont échangé aussi sur l'intégration maghrébine et la coopération régionale, ainsi que sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. H. Y./APS