Les pays membres de l'Opep décideront, le 25 mai prochain à Vienne (Autriche), de la prolongation de six mois ou du gel de la durée de la baisse de la production de pétrole, mesure entrée en vigueur le 1er janvier dernier, a annoncé, mardi dernier à Tiaret, le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa. Selon le ministre, cette décision sera tranchée, après concertation avec les pays membres de l'Opep. Une commission spécialisée constituée de représentants de plusieurs membres de l'Organisation se penche sur ce dossier avant de présenter son rapport lors de la réunion du 25 mai prochain, a-t-il souligné. Rappelons, à ce titre, que l'Arabie saoudite et le Koweït ont indiqué récemment qu'il était probable que l'Opep et d'autres pays producteurs de pétrole, dont la Russie, étendent leur accord de réduction au-delà du mois de juin. Le ministre de l'Energie de l'Arabie saoudite, Khaled al-Falih, a déclaré qu'«il y a un accord préliminaire, mais pas avec tous les Etats, sur la poursuite de l'action de l'accord sur la réduction de la production de pétrole». Selon lui, la période de prolongation de l'accord n'a pas d'importance, parce qu'il demeure que le principal objectif est «d'atteindre l'équilibre sur le marché». «Est-ce que c'est encore six, neuf ou 12 mois, peu importe, le but reste le même de parvenir à un équilibre sur le marché ». Khalid al-Falih a également noté qu'au cours des trois premiers mois, lorsque les pays membres de l'Opep ont réduit la production, les réserves de pétrole ne sont pas descendues en dessous de la moyenne des cinq dernières années, donc le consensus sur le renouvellement de l'accord entre les participants n'est pas atteint. Le ministre du pétrole du Koweït Assam al-Marzouk, pense, lui, que la durée de l'accord sur la réduction de la production de pétrole sera étendue. «Nous avons observé une augmentation significative de l'indicateur d'exécution des pays non membres de l'Opep, ce qui démontre l'importance de la prorogation de l'accord», a-t-il estimé. «Je m'attends à ce que le contrat soit prolongé», a ajouté al-Marzouk. Le ministre du Pétrole et du Gaz d'Oman a indiqué, quant à lui, qu'un nombre «assez important» de producteurs, si on parle «en pourcentage», était en faveur de l'extension, selon Reuters. Un renouvellement de l'accord, selon certains analystes, compensera la hausse de production américaine, où les pétroliers américains ont relancé leurs coûteuses exploitations de pétrole non conventionnel. Le nombre de puits en activité aux Etats-Unis a augmenté pour la quatorzième semaine consécutive, et est désormais à un plus haut en deux ans, selon le décompte de l'entreprise privée Baker Hughes. Hier, les prix du pétrole se stabilisaient en cours d'échanges européens. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, pour livraison en juin valait 52,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 9 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light sweet crude (WTI), référence américaine, pour la même échéance cédait 7 cents à 49,49 dollars. Mardi, les cours de l'or noir ont atteint leur plus bas niveau en un mois, à 51,30 dollars pour le Brent et à 48,87 dollars pour le WTI. «L'attention des marchés reste focalisée sur la production américaine, qui devrait être dopée non seulement par la hausse des prix (par rapport à l'année dernière, Ndlr) mais également par l'attente d'une baisse de la taxation», ont commenté des analystes. Les ordres exécutifs de M. Trump sont La plus grande menace pour le marché. Certains acteurs tablent sur une autorisation de forage dans les eaux du Pacifique, où des réserves importantes sont disponibles. Selon l'agence Bloomberg, le président américain pourrait prendre une décision sur le sujet dès vendredi. B. A./Agences Encadré 1 Bouterfa reçoit le ministre vénézuélien du Pétrole Le ministre vénézuélien du Pétrole et des Mines, Nelson Martinez, a été reçu, hier à Alger, par le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, pour se concerter sur la prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). A son arrivée à Alger, M. Martinez a déclaré à la presse que cette visite entrait dans le cadre d'une tournée qu'il effectue dans plusieurs pays, y compris la Russie. A ce propos, il a précisé qu'il discuterait avec M. Bouterfa sur plusieurs sujets, notamment la prochaine réunion de l'Opep prévue le 25 mai prochain à Vienne (Autriche). «Je suis venu pour poursuivre avec M. Bouterfa nos précédentes discussions pour parler de plusieurs sujets sur lesquels nous nous sommes déjà mis d'accord. Nous aborderons également d'autres questions que nous voudrions évoquer lors de la prochaine réunion de l'Opep à Vienne», a-t-il indiqué. Par ailleurs, M. Martinez a affirmé qu'il était porteur d'un message du président vénézuélien, Nicolas Maduro, qui propose «de tenir prochainement un sommet des Chefs d'Etat des pays Opep et non-Opep», soulignant qu'une demande sera adressée «très prochainement» à tous les membres de l'Opep et des pays producteurs non Opep concernés. Pour sa part, M. Bouterfa a avancé que cette rencontre avec son homologue vénézuélien entrait dans le cadre de la concertation sur la prochaine réunion de l'Opep lors de laquelle un «nouvel appui» à l'accord de réduction de la production du pétrole de novembre dernier sera recherché. Il a aussi confirmé la discussion avec M. Martinez sur la possibilité d'organiser un sommet des Chefs d'Etat des pays Opep et non Opep. Lors de leur rencontre, MM. Bouterfa et Martinez ont discuté de la situation actuelle des marchés pétroliers, du respect de l'accord de l'Opep et ont convenu de soutenir la reconduction de l'accord entre les pays Opep et non Opep. Encadré 2 L'Algérie favorable à la reconduction du gel de la production du pétrole Le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, a indiqué mardi dernier, à Tiaret, que l'Algérie est favorable à la prolongation de la durée de la baisse de la production du pétrole. Rappelons que dans le cadre de l'accord Opep-non Opep signé le 10 décembre 2016, l'Algérie, s'est engagée à réduire sa production de 50 000 barils par jour. Dans des déclarations précédentes, M. Bouterfa, avait souligné que l'Algérie, qui soutient toutes les initiatives visant à la stabilisation des marchés et des prix du pétrole, compte maintenir son effort de réduction sur toute la durée décidée, soit le premier semestre 2017. Lors de la réunion de décembre 2016 à Vienne, 11 pays producteurs non membres de l'Opep se sont engagés à coopérer avec les 13 pays membres de l'organisation pour limiter l'offre surabondante sur le marché mondial du pétrole en réduisant la production de 1,8 million barils par jour à partir du 1er janvier 2017 sur une durée de 6 mois.