Photo : Riad De notre envoyé spécial à Dekhla Samir Azzoug Sous un ciel nuageux et un vent capricieux, les habitants du camp de réfugiés sahraouis de Dekhla ont accueilli leur président et plusieurs délégations étrangères pour célébrer le 33e anniversaire dela création de la République arabe sahraouie démocratique. Un climat qui reflète parfaitement la situation de cette population. Après la pluie vient le beau temps, dit l'adage. Un défilé pacifique et pacifiste a donné à la cérémonie l'image d'un peuple qui résiste àtravers le temps et les âges. Des anciens moudjahidine aux jeunes enfants en passant par des défilés de femmes et de danses populaires, les différents tableaux dessinent la continuité du combat. «Nous sommes plus nombreux qu'en 1976, organisés et mieux structurés. Et plus que jamais, le peuple sahraoui est déterminé à résister et à combattre pour atteindre son objectif : l'indépendance», a déclaré le président Mohamed Abdelaziz devant une foule pleine d'espoir. «D'ici, je m'adresse au royaume du Maroc et je dis : tu nages à contre-courant de l'histoire, de la logique, des lois et du droit international. Tu veux faire accepter la colonisation au XXIe siècle. Au moment où elle n'existe pratiquement pas au monde. Tu seras vaincu car l'indépendance se rapproche indéniablement et se fera dans un avenir très proche», poursuit le leader de la résistance. M. Abdelaziz, avec un ton assuré et des menaces à peines masquées, décrit les stratégies et positions de la RASD pour arriver à l'indépendance. Renforcer la résistance dans les territoires occupés et ceux libérés jusqu'à l'intérieur du Maroc, les rangs des combattants du front de l'armée de libération sahraouie et créer une grande toile de solidarité internationale. «On est prêts à reprendre les armes pour une lutte sans merci. Si le Maroc continue à tourner le dos aux négociations et aux solutions pacifiques, le combat reprendra», prévient-il avant de continuer : «On avance avec grande confiance et des pas bien réfléchis.» Lors de son intervention, M Mohamed Abdelaziz rappelle les positions émises par le Front Polisario à l'émissaire onusien Chirstopher Ross en visite à El Ayoun la semaine dernière. Disponibilité pour la collaboration avec l'émissaire et le secrétaire général de l'ONU dans le cadre de l'application des résolutions des Nations unies. Obstination à vivre libres et indépendants. Organisation de référendum multi-choix où doit figurer celui de l'indépendance. Pas de marginalisation lors des négociations des parties importantes au conflit à l'instar de l'ONU, de l'Union africaine, de l'Algérie et de la Mauritanie. «Les moyens les plus propices pour engager des négociations sérieuses se manifesteront en obligeant le Maroc à respecter les droits de l'Homme, libérer les détenus, 500 000 militaires et 150 000 civils», explique le Président.Présentes à cette manifestation, des délégation espagnole, italienne et algérienne ont été prises par l'ambiance et ont manifesté leur soutien indéfectible à la cause sahraouie. M. Sadek Bouguettaya, ancien député et président de la délégation algérienne, a rappelé les positions de son pays quant à la cause et son soutien qui date du début de la lutte. «Le président Bouteflika a envoyé à son homologue sahraoui au lendemain de la visite de Christopher Ross un message ré-exprimant la position inaltérable de l'Algérie. Au nom de la République algérienne, M. Bouteflika dit au Royaume marocain qu'il représente un danger non seulement pour le Sahara occidental mais pour la stabilité de toute la région. «L'Algérie ne renoncera pas à son soutien au Sahara malgré toutes les tentatives marocaines avec la France, l'Espagne ou même les Etats-Unis. L'Algérie ne pliera pas», tranche M. Bouguettaya.A l'occasion de ce jour de fête et d'espoir, le président sahraoui a inauguré deux unités de santé et un centre culturel dans le camp de réfugiés de Smara.