Le MSP conteste avec force les résultats du scrutin législatif du 4 mai et affirme que «s'il n'y avait pas fraude», le parti serait la première force politique du pays. Propos tenus le jour même de l'annonce officielle des résultats par le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, et réitérés hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège national du parti à Alger. «Nous sommes victimes de la fraude et de l'utilisation de la force. Ils nous ont attribués 33 sièges, alors que s'il n'y avait pas fraude, nous en aurions beaucoup plus. S'il n'y avait pas fraude, le MSP serait classé première force politique du pays. Nous sommes la première force politique du pays», insiste Abderrezak Makri, évoquant plusieurs cas de fraude «avérés» dont il fera état au Conseil constitutionnel. «Nous avons les PV qui témoignent de ces cas de fraude et nous allons donc les remettre au Conseil constitutionnel. Seulement, les cas de fraude pour lesquels nous avons des preuves (les PV) sont minimes par rapport à ce que nous avons subis. Dommage que nous ne puissions pas apporter les preuves pour les autres cas qui ont de lourdes conséquences sur le processus électoral», déplore-t-il, ajoutant que «malgré tout, nous avons pu avoir les 33 sièges et peut-être que le chiffre sera revu à la hausse après l'examen de nos requêtes par le Conseil constitutionnel. Aucun autre parti n'a résisté comme nous l'avons fait. Cela démontre notre engagement et notre ancrage dans la société». Il poursuivra en se disant «fiers de la campagne que nous avons menée. Une campagne propre qui nous a permis de discuter avec des personnes des localités les plus reculées du pays». Makri se félicite aussi de la réussite du travail mené par le parti sur les réseaux sociaux, ainsi que du contenu du programme présenté aux électeurs car «nous avons aidé à relever le niveau de l'exercice politique». Pour en revenir aux cas de fraude sur lesquels insiste le président du MSP, mais aussi Abdelmadjid Menasra, le président du Front pour le changement (FC), désormais député, sont cités l'utilisation excessive des procurations, de la force dans les bureaux de vote pour empêcher les représentants des partis d'assister à l'étape finale qui est le dépouillement et, plus grave encore, selon le président du MSP, le gonflage des chiffres. Un militant du parti présente aux journalistes un tableau contenant le nombre de votants, dans 8 communes de la wilaya de Blida, selon deux sources différentes qui devaient pourtant être une : les PV dans les bureaux de vote et les PV des APC. Par exemple, dans la commune d'Ouled Sellama, le nombre des votants selon les PV des bureaux est 1 761, lit-on sur le tableau. Il est de 4 263 selon le PV de l'APC. Soit, une différence de 2 502 voix. A Meftah, la différence est de 9 068. A Bougara, elle est de 1 145. Et à Blida, elle est de 30 147. «C'est une aberration», lance le président du MSP qui ajoute que «nous subissons une grande pression de notre base militante. Nos militants sont très en colère et jugent qu'il est temps de hausser le ton». Entre autres exigences de cette base militante, le retrait des députés MSP du Parlement. «Des militants nous le demandent mais ce n'est pas notre intention au niveau de la direction. Nous ne voulons pas de ces actions radicales. Il n'empêche que la décision finale revient au Madjlis Choura, lui seul est habilité à annoncer les décisions à prendre afin de canaliser la colère de nos militants.» Parallèlement, le parti n'envisage pas d'adhérer à la coalition présidentielle ni d'ailleurs avoir des ministres dans le prochain gouvernement. Néanmoins, là aussi, poursuivra le représentant du MSP, «c'est le Madjlis Choura qui va trancher». Cette haute instance du parti devra se réunir juste après l'annonce des résultats définitifs du scrutin par le Conseil constitutionnel. K. M.