La Turquie voit les unités de protection du peuple kurde comme la branche syrienne des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux. Le Pentagone, qui a demandé ces livraisons il y a plusieurs mois, s'appuie de longue date sur les milices kurdes syriennes (YPG) pour imposer ses règles en Syrie. Le président américain Donald Trump a autorisé, lundi 8 mai, l'armée américaine à armer ses alliés kurdes syriens «autant qu'il sera nécessaire pour remporter une nette victoire sur l'organisation Etat islamique» à Rakka en Syrie. Ce qui ne semble pas être du gout de la Turquie. L'annonce a été faite à moins d'une semaine d'une visite à Washington du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui s'oppose à de telles livraisons. Les Etats-Unis pourront fournir aux forces kurdes «armes légères, munitions, mitrailleuses, véhicules blindés, ou équipement du génie annoncent les observateurs. « ournir des armes aux YPG est inacceptable, a réagi Nurettin Canikli, le vice-premier ministre turc. «Une telle politique ne bénéficiera à personne. Nous espérons que l'administration américaine mettra un terme à cette erreur, qu'elle y renoncera», a ajouté Canikli. La Turquie voit les unités de protection du peuple kurde comme la branche syrienne des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux. Le Pentagone, qui a demandé ces livraisons il y a plusieurs mois, s'appuie de longue date sur les milices kurdes syriennes (YPG) pour imposer ses règles en Syrie. Avec cette évolution Donald Trump s'engage de façon frontale dans l'épineux dossier du nord syrien. Le président Barack Obama n'est jamais allé jusqu'à armer de façon trop importante et durable une force liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc, contre lequel Ankara mène une guerre. Les accrochages à la frontière sont réguliers entre l'armée turque et les YPG. En avril, Ankara avait bombardé un quartier général des milices kurdes syriennes dans le nord-est du pays, faisant 28 morts. Des forces spéciales américaines, qui opèrent aux côtés des Kurdes, s'étaient auparavant interposées entre leurs alliés et l'armée turque, déployée en Syrie dans le cadre de l'opération «Bouclier de l'Euphrate». Les forces kurdes resserrent actuellement leur étau sur Rakka, bloquant une route de repli vers Deir ez-Zor, au sud-est. Elles affrontent aussi Daech à l'ouest, dans la ville de Tabka, qui contrôle l'accès au barrage fermant le lac Assad. Sur un autre plan le président Trump reçoit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui vient chercher le soutien de Washington à un projet de Moscou censé faire baisser les violences en Syrie. Alors que les relations entre les deux puissances sont exécrables et que le climat politique à Washington est explosif au lendemain du limogeage choc du patron du FBI James Comey. Le ministre russe des Affaires étrangères, qui a déjà vu deux fois en trois mois Tillerson, à Bonn (Allemagne) et Moscou, n'était pas revenu à Washington depuis août 2013. La tragédie syrienne a fait depuis mars 2011 plus de 320 000 morts, déplacé plus de la moitié de la population et provoqué la fuite de millions de réfugiés sans que ni Washington, soutien de «l'opposition», ni Moscou, allié de Damas, n'aient réussi à s'entendre sur une solution. R. I.