Une rencontre conçue comme un prélude à un colloque international prévu en octobre prochain en marge du festival international du théâtre de Béjaïa, s'est tenue, samedi passé, à Béjaïa avec comme objectif l'esquisse d'un programme en état de rendre compte de façon pointue du parcours et de la vie de l'écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri. Une rencontre conçue comme un prélude à un colloque international prévu en octobre prochain en marge du festival international du théâtre de Béjaïa, s'est tenue, samedi passé, à Béjaïa avec comme objectif l'esquisse d'un programme en état de rendre compte de façon pointue du parcours et de la vie de l'écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri. Une pléiade de chercheurs, regroupés autour de Tassadit Yacine, directrice d'étude à l'Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris, en France, y prennent part, en présentant d'ores et déjà leurs travaux, suggérant des pistes de réflexion à développer à l'occasion de ce colloque qui intervient en guise de célébration du centenaire de la naissance de l'auteur de La colline oubliée. Ils ont, à cette occasion, mis en exergue la «charge politique de l'œuvre de Mammeri et son combat pour la promotion de Tamazight et l'identité éponyme, lui qui avait la Kabylie et Tamazgha» à cœur, selon Ali Sayed, anthropologue, qui s'est complu à rappeler comment l'auteur réussissait à se fondre totalement dans les traditions et les mœurs des Ath-Yenni, pour des considérations d'authenticité dont il était ostensiblement fier et jaloux. Ali Sayed en profitera, du reste, pour faire une extrapolation sur la portée universelle de l'œuvre de Mammeri, en établissant des points de ressemblances avec quelques classiques, dont le conte de Cendrillon de Charles Perrault, qui, à ses yeux, dans l'imaginaire populaire reste une création Kabyle. Tassadit Yacine, quant à elle, a surtout mis le doigt sur l'hommage non-dit de Da L'Mouloud à Ibn Khaldoun avec qui il partageait l'axiome selon lequel les affaires publiques se gèrent avec la raison. Une partie de la Muqadima, relèvera-t-elle, est consacrée à cette problématique, qui précocement suggérait déjà l'adoption de la laïcité comme «élément de bonne gouvernance». Tassadit Yacine en profitera pour souligner les luttes engagées et les écueils rencontrés par Mammeri dans ce contexte. D'autres intervenants ont tenu à mettre en relief le thème «polémique de l'exil» de Mammeri au Maroc, du reste rapidement écarté par l'assistance, qui a rappelé avec force arguments, les va-et-vient de Mammeri vers l'Algérie, conforté par l'éditeur Ramdane Achab, qui s'est appesanti en s'emparant du sujet, sur les combats suscités de Mammeri, autant en Algérie qu'en France, pour arriver à la reconnaissance de Tamazight, son officialisation et sa constitutionnalisation. R. C.