Après avoir nommé, lundi dernier, un homme politique de droite Premier ministre, Edouard Philippe, 46 ans, du parti Les Républicains (LR), tendance Alain Juppé, le président Macron à rendu public hier la composition du premier gouvernement de son quinquennat. Un gouvernement de 22 membres, dont 18 ministres et 4 secrétaires d'Etat à part égale homme-femmes, politiquement transcourants, ouvert à la société civile qui s'accapare du tiers des macarons. Après avoir nommé, lundi dernier, un homme politique de droite Premier ministre, Edouard Philippe, 46 ans, du parti Les Républicains (LR), tendance Alain Juppé, le président Macron à rendu public hier la composition du premier gouvernement de son quinquennat. Un gouvernement de 22 membres, dont 18 ministres et 4 secrétaires d'Etat à part égale homme-femmes, politiquement transcourants, ouvert à la société civile qui s'accapare du tiers des macarons. Ce gouvernement, qui tient son premier conseil ce matin, est conforme aux engagements du candidat à la présidentielle de bousculer la structuration politique française, traditionnellement divisée entre une droite et une gauche, pour la recomposer entre ceux qu'il croit progressistes, ceux qui adhèrent à ses thèses, et conservateurs, les partis politiques dominants jusqu'à maintenant. Il ne s'agit donc ni d'un gouvernement d'une majorité présidentielle - les élections législatives sont prévues en juin - ni d'une coalition regroupant deux ou plusieurs partis, ni d'une alliance. Ce phénomène inédit en France est à considérer comme un rassemblement de personnalités autour d'un Président et son projet, sauf les ministres issus de République en Marche (REM) et du Modem. En outre, Macron a retardé de 24 heures la formation de ce gouvernement pour vérifier au maximum que chaque ministre est propre, pas de casseroles fiscales, de pas délits d'initiés, pas de conflit d'intérêt, pas de dossiers judiciaires en vue. Ces «vérifications fiscales et déontologiques» par «l'administration fiscale et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique» ont été promises par le nouveau Président lors de sa campagne électorale. Le caractère hétéroclite et ouvert du gouvernement Macron est dessiné dès sa tête de liste. Tenant compte que le Premier ministre est de droite, trois ministres d'Etat, un REM, transfuge du Parti socialiste, est à l'Intérieur, le maire de Lyon Gérard Colomb, le centriste du Modem François Bayrou, est à la Justice, et un représentatif de la société civile, le populaire écologiste (qui a toujours décliné un poste ministériel) Nicolas Hulot, à la Transition écologique, complètent l'aspect diversifié de l'équipe. Parmi les socialistes qui ont accepté l'offre de Macron, il y a Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense sous Hollande, qui devient ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (un nouveau nom marquant l'importance que Macron veut donner à l'Europe). C'est une femme, la REM Sylvie Goulard qui le remplace à la Défense. Du côté de la droite, après Edouard Philippe, la «prise de guerre» de Macron auprès du LR compte désormais deux autres têtes : Bruno Lemaire, ministre de l'Economie, et Gérard Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics. Ce qui fait dire aux premiers commentateurs que la prise n'est pas quantitative mais la droite a le pouvoir de l'économie. Ce qui risque d'accroitre la crise au parti LR, dont 172 responsables et élus ont signé une pétition favorable à une collaboration avec Macron. Des ministres du Parti radical de gauche (2) et un «des minorités visibles», Mounir Mahjoubi, 33 ans, issue d'une famille ouvrière marocaine, nommé secrétaire d'Etat chargé du Numérique, élargissent le caractère hétéroclite de l'exécutif. Macron a donc réussi dans son opération de mettre en place un gouvernement multicolore politiquement. Reste maintenant à savoir comment va fonctionner une équipe venue d'horizons idéologiques différents, de surcroit provisoire, car activant en pleine période électorale pour les élections législatives des 11 et 18 juin qui décideront de son avenir. Quelle sera l'action du Premier ministre qui, de par sa fonction, doit mener campagne pour gagner une majorité de sièges de députés afin de constituer une majorité présidentielle alors que son parti d'origine, LR, entend combattre ce gouvernement, remporter les législatives et imposer ainsi une cohabitation à Macron. Jean-Luc Mélenchon, gagné par l'euphorie de ses 20% au premier tour de l'élection présidentielle, entend, lui, arracher une cohabitation, cette fois de gauche. La France est entrée dans une nouvelle séquence politique, d'un mois juste, qui ne manquera pas d'agitation M. M.