Synthèse de Sihem Ammour Dans le cadre de la mise à jour du dossier de classement dénommé «Inventaire rétrospectif» des sites du patrimoine mondial, un levé topographique qui a ciblé un périmètre de 4 000 hectares a été réalisé par le ministère de la Culture en vue d'une meilleure protection du périmètre mondialement classé de la vallée du Mzab à Ghardaïa. Zouhir Balalou, responsable de l'Office de la protection de la vallée du Mzab (OPVM), a déclaré à l'APS que cette opération constitue un «outil technique et de gestion indispensable pour la sauvegarde et la maîtrise du développement urbain de la vallée, et servira comme document de base pour le rapport périodique exigé par le centre du patrimoine mondial de l'Unesco». Dès lors, ce document traitera de l'état de conservation, de la gestion des risques, des potentialités existantes classées dans la vallée du Mzab ainsi que de l'impact du tourisme et du rôle du mouvement associatif dans la préservation de ce patrimoine. L'inventaire rétrospectif concerne l'ensemble des sites classés par l'Unesco dans les pays arabes estimés à 64 biens culturels et mixtes, dont sept sites algériens : Tipasa, Timgad, Kalaa Beni Hamad, la Casbah d'Alger, Djemila et la vallée du Mzab. Les pays arabes concernés doivent définir, dans le rapport, la valeur universelle exceptionnelle (VUE) des différents sites classés. Pour rappel, le périmètre de la vallée du Mzab, à 600 km au sud d'Alger, a été classé patrimoine mondial par l'Unesco en 1982. Important site touristique et culturel, la vallée du Mzab, avec ses villes fortifiées (ksour) et ses maisons érigées majestueusement sur les pitons rocheux, se caractérisant par une structure architecturale «typique» avec des formes simples et des matériaux locaux, est considérée par des spécialistes comme un «haut lieu d'architecture témoignant de l'ingéniosité des bâtisseurs de ces œuvres et d'une civilisation millénaire à préserver». Cette vallée a été également classée par les pouvoirs publics «secteur sauvegardé». Un plan de mise en valeur du secteur sauvegardé de la vallée du Mzab est en cours d'élaboration afin de mieux protéger les biens culturels de la région. Le site classé est composé de cinq ksour ou villages fortifiés. Ils ont été construits par les ibadites, durant une période allant de 1012 à 1353 le long du lit de l'oued M'Zab. En effet, à partir du IXe siècle, cette région très peu peuplée devint le refuge des ibadites, wahhabites berbères et rabes. Ghardaïa, aujourd'hui capitale du Mzab, signifie «grotte de Daïa» (à cause de la grotte se trouvant sur la butte). La légende raconte qu'une jeune fille du nom de Daïa, abandonnée de tous parce qu'elle était enceinte, vivait solitaire dans une grotte. Le cheikh Sidi Bou Gdemma passait par là et, voyant de la fumée au-dessus de la grotte, s'arrêta. Séduit par la beauté de la jeune fille, il la demanda en mariage. Et tous deux fondèrent la ville de Ghardaïa qui, en 1048, fut la dernière bâtie des villes de la Pentapole.