Mission accomplie pour le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, en visite de deux jours à Bruxelles (Belgique), à quelques heures seulement de la tenue de la réunion du quartet. Une rencontre, également programmée à Bruxelles, avec l'objectif de «soutenir la médiation de l'ONU et l'effort régional, ainsi qu'à renforcer la coordination entre tous les acteurs pour faire progresser le processus politique en Libye», selon les propres dires de Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne. C'est elle, au nom de l'institution qu'elle préside, qui a invité le ministre algérien à une autre visite à Bruxelles pour débattre justement du conflit en Libye mais aussi dans toute la région du Sahel, ainsi que la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Encore une fois, l'expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme et ce qui est appelé la déradicalisation, a été présentée à ses différents partenaires qui ont, d'ailleurs, exprimé à nouveau leur satisfaction et assuré que c'est un exemple à méditer et à suivre. Messahel s'est entretenu avec Mogherini mais aussi avec le commissaire européen chargé de la sécurité, Julian King, ainsi que Martin Kobler, le chef de la mission de l'ONU pour la Libye. A l'issue de son entretien avec la chef de la diplomatie européenne, le ministre algérien a affirmé qu'entre l'Algérie et l'UE il y a une convergence de vues en ce qui concerne le conflit libyen et son traitement. Aussi, a-t-il rapporté : «Mme Mogherini s'est félicitée de la réunion des pays voisins de la Libye, tenue à Alger, et des résultats qui ont sanctionné les travaux. Ces résultats ont fait le consensus, surtout sur les principaux fondamentaux qui se dégageaient de la déclaration finale.» Messahel soutient que «les principaux fondamentaux de la déclaration finale de la réunion des pays voisins de la Libye, tenue à Alger le 8 mai dernier, correspondent à la vision de l'UE». Messahel, toujours en ce qui concerne ses échanges avec la chef de la diplomatie européenne, rappellera la dernière visite de Mogherini à Alger : «Nous avons entamé le dialogue sur certaines questions qui nous intéressent, notamment sur la Libye, sur le sahel, particulièrement au Mali, et sur le partenariat algéro-européen dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation lors de la visite de Mogherini à Alger. Aujourd'hui, la rencontre a été pour nous l'occasion d'approfondir toutes ces questions.». Et le ministre algérien d'assurer que «ces entretiens ont permis de faire part à la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité des avancées réalisées dans la mise en œuvre de l'accord de paix au Mali issu du processus d'Alger». Il rappellera les «trois grands acquis» enregistrés, à savoir «la mise en place des autorités intérimaires, l'organisation de patrouilles mixtes et la mise sur pied d'un comité permanent de dialogue inter-malien pour faciliter la mise en oeuvre de l'accord de paix». Les discussions avec Kobler ont porté sur «les efforts menés actuellement pour relancer le dialogue politique inter-libyens et rapprocher les points de vue dans le cadre de l'accord signé en décembre 2017 par les délégations libyennes issues de camps politiques rivaux». A la réunion du quartet, seront présents des représentants des Nations unies, de l'Union africaine et le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes. Il est clair que les discussions seront axées sur le dossier «Libye». Il est à noter qu'à la faveur de cette visite du ministre algérien à Bruxelles, il a été décidé de la mise en place d'un «mécanisme de dialogue stratégique dans le domaine politique et sécuritaire, dédié notamment à la lutte contre le terrorisme». Messahel précisera : «Nous avons convenu de mettre sur pied un mécanisme entre l'Algérie et l'UE, à l'image de ce qui se fait avec d'autres partenaires. Un mécanisme de dialogue stratégique, politique et sécuritaire dédié notamment à la lutte anti-terroriste». La première session de ce dialogue stratégique aura lieu en octobre prochain mais le lieu de la rencontre n'est pas encore fixé. Encore une fois, le ministre algérien affirmera que «l'Algérie et l'UE partagent les points de vue». K. M.