La très attendue réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires non-membres du cartel emmenés par la Russie, jeudi dernier à Vienne (Autriche), a aboutit à ce qui était déjà fortement pressenti, voire annoncé : la prorogation de la réduction de leurs productions, sans produire les effets escomptés. L'accord est reconduit sous sa forme actuelle d'une baisse globale de 1,8 million de barils par jour jusqu'en mars 2018. La très attendue réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires non-membres du cartel emmenés par la Russie, jeudi dernier à Vienne (Autriche), a aboutit à ce qui était déjà fortement pressenti, voire annoncé : la prorogation de la réduction de leurs productions, sans produire les effets escomptés. L'accord est reconduit sous sa forme actuelle d'une baisse globale de 1,8 million de barils par jour jusqu'en mars 2018. Mais la décision n'a pas impacté le marché qui avait déjà anticipé et digéré le maintien de la réduction prédite la semaine dernière par les deux plus gros producteurs mondiaux de pétrole brut, l'Arabie saoudite et la Russie. De plus, le pétrole de schiste américain, qui a été dopé par le léger raffermissement des cours du brut autour de 50 dollars, a fortement contribué à entretenir la surabondance sur le marché. Depuis octobre 2016, la production américaine a grimpé de plus de 850 000 barils par jour pour atteindre 9,305 millions de bj à la mi-mai. Cette hausse est liée en grande partie à l'arrivée sur le marché de gisements du Golfe du Mexique, mais la production de pétrole de schiste a tout de même grimpé de 200 000 barils par jour, en l'espace de quelques mois, à 4,9 millions. En outre, le pétrole de schiste possède des cycles de production très courts, de moins d'un an, et les volumes ont la capacité de s'adapter avec souplesse au gré des évolutions des prix. «Le schiste américain pourrait profiter de cette extension de neuf mois pour pomper sans retenue et prendre encore plus de parts de marché à l'Opep», a prévenu Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. La réponse du marché a été très claire. Jeudi, après la réunion des 24 pays concernés par l'accord de réduction, les cours du pétrole ont terminé sur une baisse. Le prix du baril de Light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a perdu 2,46 dollars à 48,90 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York mercantile exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut, a reculé de 2,50 dollars à 51,46 dollars sur le contrat pour livraison en juillet à l'Intercontinental exchange (ICE). Les prix, déjà mal orientés depuis le début de la séance, ont brusquement décroché à la confirmation de l'accord. Hier, les cours stagnaient peu après l'ouverture, restant déprimés. Vers 13h05 GMT, le prix du WTI prenait 7 cents à 48,97 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au Nymex. L'absence de véritable rebond «après la chute de la veille montre l'impact négatif du sommet de l'Opep», a commenté Matt Smith de ClipperData. «Ce que le marché nous dit maintenant c'est qu'il attendait une réduction soit plus longue soit plus marquée de la production», a commenté Gene McGillian de Tradition Energy. «Nous avons envisagé plusieurs scénarios, six, neuf ou douze mois, et nous avons même pensé à des solutions de coupes plus importantes. Mais toutes les données montraient qu'une prolongation de neuf mois était la solution optimale», a reconnu le ministre de l'Energie saoudien, Khalid al Falih. Selon lui, la baisse actuelle des prix du pétrole serait d'abord «technique». Il est convaincu que les stocks vont se contracter sur le marché mondial et que les cours vont, par conséquent, remonter. La prochaine réunion ministérielle entre délégués de l'Opep et non-Opep est prévue le 30 novembre. L'accord de production pourrait encore être prolongé et une stratégie de sortie pourrait aussi être élaborée, a-t-il précisé. Les membres d'Opep s'étaient engagés, en novembre 2016, à limiter leur production pendant les six premiers mois de l'année 2017 et ont réussi à convaincre 11 pays producteurs extérieurs à l'organisation, dont la Russie, d'en faire autant et d'intégrer l'accord. Mais cette décision jusqu'au 30 juin n'a pas véritablement atteint son objectif de soutenir durablement les prix du brut et de résorber l'excédent d'offre, les stocks mondiaux restant bien au delà de leur moyenne des cinq dernières années, objectif affiché du cartel. R. C. La Guinée équatoriale devient membre de l'OPEP La Guinée équatoriale, troisième producteur de pétrole en Afrique centrale, est devenue officiellement membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). C'est le sixième pays africain membre de l'Opep, après la Libye, le Nigéria, l'Algérie, l'Angola et le Gabon. En intégrant le cartel, la Guinée équatoriale accepte de se soumettre à la décision de réduction de sa production pétrolière de 270 000 barils/jour à 12 000 barils.