L'Opep et ses partenaires, toujours en quête d'une remontée durable des cours du brut, vont chercher, demain à Vienne, à reconduire leurs limitations de production de pétrole jusqu'à la fin du premier trimestre 2018, selon le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, qui prendra part à la réunion du haut comité de monitoring conjoint Opep et non-Opep, ainsi qu'à la 172e Conférence ministérielle de l'Opep et à la conférence ministérielle Opep et non-Opep. «Le cartel va discuter d'une extension de son accord au même niveau pour neuf mois», a dit hier le ministre de l'Energie, l'un des artisans de l'accord de fin 2016. «Neuf mois, ça me paraît bien» a lancé aux journalistes, M. Boutarfa qui avait indiqué récemment que l'Algérie était favorable pour prolonger la durée de la baisse de la production du pétrole, une position partagée par plusieurs pays membres de l'Opep comme l'Arabie saoudite, le Koweït, le Venezuela, l'Iran et l'Irak, mais aussi par des pays non membres telle la Russie. Ainsi, il semble clair que le consensus pour prolonger l'accord Opep et non-Opep est «largement acquis». M. Boutarfa, l'avait d'ailleurs souligné jeudi dernier à Moscou à l'issue de sa rencontre avec son homologue russe Alexander Novak. «L'adhésion à l'accord de réduction de la production est totale avec 100% au niveau des pays de l'Opep, alors que le taux d'engagement chez les pays producteurs Non-Opep est tout aussi important, environ 95%», avait-il indiqué. Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al-Faleh, s'est dit, lui, et à plusieurs reprises, «confiant» sur la perspective d'une prolongation des quotas de production de pétrole, ainsi que les pays du Golfe membres de l'Opep qui se sont montrés favorables à cette extension. Selon le ministre saoudien du Pétrole, la limitation de la production pour une période de neuf mois la poursuite, plus l'apport d'un ou deux petits producteurs (...) sera plus qu'approprié pour ramener l'équilibre à cinq ans au niveau où il doit se situer à l'issue du premier trimestre 2018». L'Irak a, pour sa part, accordé son aval pour poursuivre la limitation de la production pour une période de neuf mois, selon son ministre du Pétrole, Jabbar Al-Luaibi, qui animait lundi à Bagdad, une conférence de presse avec son homologue saoudien, Khaled al-Faleh. Pour rappel, l'Opep et des pays producteurs hors Opep avaient convenu, en décembre 2016 à Vienne, d'un accord, le premier du genre depuis une quinzaine d'années, pour agir ensemble en réduisant leur production d'un total avoisinant 1,8 mbj à partir de janvier 2017 à raison de 1,2 mbj par l'Opep et 600 000 bj par onze pays hors-Opep (Azerbaïdjan, Brunei, Bahreïn, Guinée équatoriale, Kazakhstan, Malaisie, Mexique, Oman, Russie, Soudan et Soudan du Sud). Cet accord n'a toutefois pas suffi à contracter les stocks ni à redresser durablement les cours du pétrole en raison notamment de la hausse de production de pays ne participant pas à cet effort, en particulier les Etats-Unis. L'Arabie saoudite et la Russie, soit les deux premiers producteurs de pétrole dans le monde, ont ainsi convenu de la nécessité de prolonger cet accord de neuf mois, jusqu'en mars 2018, pour désengorger le marché. Ceci a eu beaucoup d'effet sur les cours pétroliers qui montaient lundi à leurs niveaux les plus élevés en un mois, à 54,37 dollars pour le Brent et à 51,23 pour Le West Texas Intermediate (WTI). Mais, à deux jours de la réunion de l'Opep, les prix du pétrole baissaient un peu en cours d'échanges européens. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait, hier 53,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 40 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) perdait 36 cents à 50,77 dollars. B .A./Agences