Les richesses naturelles sahraouies continuent d'alimenter la chronique. Elles ne cessent d'interpeller les multiples soutiens de la cause sahraouie pour les inciter à appeler au respect du sol sahraoui. Ainsi, hier encore, c'est l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (Aarasd) qui a appelé l'Union européenne (UE) à proclamer la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles, estimant à l'occasion, «pas acceptable de céder aux pressions marocaines». Quand les positions de l'UE ont toujours été de suivre le droit international, que celui-ci proclame la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles, il n'est pas acceptable de céder aux pressions du royaume marocain uniquement préoccupé d'accaparer ces ressources, a expliqué l'Aarasd dans un communiqué en réaction à la décision de l'UE de renégocier son accord d'association avec le Maroc. Pour cette association française qui soutient la cause sahraouie, l'intention de cette décision, qu'elle qualifie «d'illégale», est de se donner la possibilité de qualifier les produits issus du Sahara occidental comme étant originaires du Maroc. Cette décision serait parfaitement illégale, compte tenu de l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (Cjue) du 21 décembre 2016 qui déclare, en conformité avec le droit international, que le Sahara occidental est un territoire séparé et distinct du Maroc, sur lequel le royaume n'a aucune souveraineté, et que tous actes commerciaux concernant des produits issus de ce territoire (phosphates, pêche, huiles de poisson, tomates et melons, sable, sel) ne peuvent se faire sans le consentement du peuple sahraoui, a-t-elle rappelé, se disant certaine que c'est sur ce dernier point que le mandat de la Commission pourrait jouer afin de trouver moyen de contourner l'arrêt de la Cjue. L'Aarasd pense qu'il s'agirait de remplacer le consentement du peuple sahraoui par celui de la population vivant au Sahara occidental occupé, laquelle est composée en très grande majorité de colons marocains, soulignant que seul le Front Polisario, reconnu par l'ONU comme son représentant unique et légitime, peut le faire. Elle avertit les Etats membres de l'UE qu'ils doivent savoir les dangers qu'il y aurait à suivre cette incitation à détourner l'esprit et la lettre de l'arrêt de la Cjue, faisant remarquer que le Front Polisario est décidé à faire valoir les droits du peuple sahraoui, et la justice européenne peut maintenant l'y aider. Le Front Polisario a condamné lundi fermement la proposition de la Commission européenne pour la renégociation de l'accord d'association UE-Maroc, appelant ses Etats membres à la rejeter en raison du fait qu'elle constitue une violation de la décision de la Cjue et des principes fondamentaux du droit international. L'observatoire des ressources naturelles au Sahara occidental (Wsrw) a révélé, il y a quelques jours, que la Commission européenne a demandé aux Etats membres de l'UE un mandat pour réexaminer l'accord de libéralisation avec le Maroc afin d'inclure des produits provenant des territoires occupés du Sahara occidental. A. B.