Le gouvernement compte mettre des espaces dédiés à la création artistique à la disposition des artistes en puisant dans «les friches industrielles et les espaces libres», «renforcer les pratiques artistiques dès le plus jeune âge» et «réaménager les horaires d'ouverture des lieux de culture tels que les musées, théâtres et bibliothèques» Le gouvernement s'engage dans son plan d'action, qui devra être présenté aujourd'hui devant l'Assemblée populaire nationale (APN), à poursuivre «avec détermination les opérations de sauvegarde et de préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel en tant qu‘élément consolidant l'identité nationale» et «vecteur de développement de l'attractivité touristique», rapporte l'APS. Il est également précisé que la poursuite des opérations de «sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel algérien» ainsi que «le renforcement du développement du fait culturel et artistique» et «son accompagnement par différentes mesures» sont les principaux axes contenus dans le plan d'action dans son volet culturel. Le gouvernement annonce également les grandes lignes des mesures d'accompagnement et de promotion de l'activité et du fait culturel, en s'engageant à œuvrer à «une plus grande implication des collectivités locales dans l'animation de la vie culturelle». Cet engagement consiste aussi à «diversifier les modes de financement des activités culturelles en encourageant le partenariat public/privé et le sponsoring, et à optimiser et rentabiliser le réseau d'infrastructures dont dispose le secteur de la culture». A ce sujet, il serait important de souligner que, certes, l'investissement privé et les formules de mécénat et de sponsoring sont intéressants pour renforcer le soutient à la culture, mais l'Etat devrait accélérer l'adaptation des cadres juridique et fiscal pour encourager les opérateurs privés et les hommes d'affaires. De même, le gouvernement s'engage à «maintenir et mutualiser l'effort financier de l'Etat en faveur de la culture», parallèlement «à une exigence d'efficacité et d'évaluation», ainsi qu'il est souligné dans le plan d'action. Il est à noter, le secteur de la culture est celui qui a été le plus touché par la politique d'austérité avec une réduction drastique des budgets alloués au fonctionnement des différentes infrastructures, ainsi que celui de production cinématographique et au 4e art qui ont vu de nombreuses production en cours gelées après avoir eu des accords de soutien ainsi que plusieurs manifestations musicales de qualité. De même plusieurs chantiers de restauration et de réhabilitation de sites historiques ont été gelés et reportés à des dates ultérieures en raison de la politique d'austérité. Le financement reste le nerf de la guerre de toute bataille qui doit être menée pour impulser une réelle dynamique au développement culturel. La rationalisation des dépenses publiques s'est traduite dans le secteur de la culture par une politique d'austérité qui a fait que les soutiens financiers à des initiatives pertinentes ont fondu comme neige au soleil. L'«exigence d'efficacité et d'évaluation» de l'action culturelle prônée par le gouvernement devrait être appliquée en premier lieu à ceux là même qui évaluent cette action qui nécessite compétence et savoir-faire pour juger ce qui construit le secteur sensible de la culture. Par ailleurs, au titre des mesures d'accompagnement de la création artistique, le gouvernement compte mettre des espaces dédiés à la création artistique à la disposition des artistes en puisant dans «les friches industrielles et les espaces libres», «renforcer les pratiques artistiques dès le plus jeune âge» et «réaménager les horaires d'ouverture des lieux de culture tels que les musées, théâtres et bibliothèques». Avec l'annonce de cette mesure, le gouvernement algérien répond favorablement aux réclamations des artistes et des actants culturels qui, depuis des longues années, réclament la récupération des espace abandonnés au cœur des villes, des centres urbains et ruraux. Ceci afin de créer une véritable dynamique de socialisation de la culture à travers des actions de proximité avec les habitants du quartier. Des actions qui ont montré leur efficacité à l'instar de celle d'El Medreb organisée à Belouizdad Concernant la formation et l'encadrement académique, il est souligné que l'accompagnement passe également par le développement de la «formation aux métiers des arts et au management culturel» par l'ouverture de «nouvelles filières au niveau des différents secteurs de formation et d'enseignement». Outre l'activité culturelle à proprement parler, le gouvernement s'engage également à «réhabiliter la chaîne économique du livre, en attente de réglementation depuis 2015». Dans le secteur du 7e art présenté plusieurs fois comme une priorité nationale, il est souligne dans le plan gouvernement que l'état œuvrera à «dynamiser et relancer le secteur cinématographique par la réalisation de studios et le développement d'un réseau de distribution». Le gouvernement s'engage également à respecte le plan du programme du président de la République pour la promotion et la diffusion des arts plastiques par la «création d'un marché national des œuvres d'art», annoncé en 2016. De même que «le renforcement et la consolidation de la protection sociale des artistes» figure également dans les engagements du gouvernement, au même titre que la «défense des droits d'auteur et des droits voisins et la lutte contre le piratage». Au Final, avec ce plan d'action, l'Etat algérien s'engage pour le soutien du secteur de la culture dans une vision globale de politique nationale. Pour rappel, le rôle crucial de la culture en tant que «socle de la nation» et comme «rempart contre l'extrémisme» a été mis en relief à maintes reprises par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a souligné dans l'un de ses discours que «la culture n'est pas l'œuvre d'une institution donnée. Elle est la résultante d'une dynamique sociale collective qui commence par l'apprentissage dans les établissements scolaires, à différents paliers, pour atteindre les centres de recherche scientifique et d'innovation en impliquant à la fois la rue, les structures religieuses, les maisons de jeunes et de culture, les théâtres, le cinéma, la télévision, les médias et autres structures culturelles et sociales vitales». S. B./APS